Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dévoile jeudi à 10h son rapport sur la représentation des femmes dans les médias. Carole Bienaimé Besse, membre du CSA et présidente du groupe de travail "Éducation, Protection des publics, cohésion sociale", explique dans "Culture Médias" jeudi que si l' "on passe pour la première fois la barre des 40% de femmes à l'antenne", elles prennent toujours"moins la parole" que les hommes. "Nous sommes à 41% de femmes à l'antenne mais leur temps de parole n'est que de 36%", précise Carole Bienaimé Besse.
La parité pour les présentatrices
Un chiffre bas que la membre du CSA explique par le fait que "les femmes se font souvent interrompre par des hommes, ce qu'on appelle le manterrupting". Les femmes sont aussi "plus réservées", selon elle et lorsqu'elles sont invitées sur un plateau, "elles réfléchissent à deux fois avant d'y aller", en se posant d'abord la question de leur légitimité sur le sujet en question.
Une bonne nouvelle du côté des femmes journalistes. Avec les présentatrices tout d'abord. "Nous sommes à parité cette année", se réjouit Carole Bienaimé Besse, qui ajoute qu'en 2019, nous sommes à "50% de présentatrices à l'antenne, télévision et radio confondues". Concernant les journalistes pures, "on atteint 40%", soit une progression de deux points par rapport à l'année précédente. "Nous ne sommes pas encore à la parité mais on progresse", note la membre du CSA.
Pour les expertes, le CSA révèle que nous atteignons les "38%", seulement un point de plus qu'en 2018, mais une progression de six points par rapport à 2016. Parmi les invités politiques, 33% sont des femmes, six points de plus que l'année d'avant. "Il y a eu une prise de conscience de la part de certains présentateurs ou de rédacteurs en chef", souligne Carole Bienaimé Besse. Concernant les autres invitées, le pourcentage des femmes baisse de quatre points.
Un rapport établi depuis 2016
Pour établir ce rapport chaque année, "la direction des programmes du CSA a vraiment une méthodologie la plus juste possible", explique Carole Bienaimé Besse. La loi sur la parité donne compétence au CSA pour demander chaque année "un rapport sur la présence des femmes à l'antenne et également sur les programmes qui font la promotion de la lutte contre les stéréotypes et les violences faites aux femmes", explique-t-elle.
Les chaînes, les journaux, les programmes publicitaires envoient leurs données au CSA qui les travaille." On ne prend pas un prisme subjectif de telle émission ou telle chaîne, on est sur le privé, le public, la radio, la télévision, les chaînes publiques, privées, de la TNT…", détaille la membre du CSA.
Quant aux plateformes de streaming, une réforme de l'audiovisuelle est en cours de discussion et sera votée prochainement. Elle va "donner compétence au CSA, qui va fusionner avec Hadopi et devenir l'Arcom, la compétence de réguler aussi les plateformes pour ne pas être absent du numérique", rappelle Carole Bienaimé Besse.