Gérald-Brice Viret 3:48
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CNews a enregistré un mois de janvier record, avec 1,9% de part d'audience cumulée. Décriée pour accorder une parole trop "libérée" à des personnalités classées à droite, voire à l'extrême droite, la chaîne n'est pourtant "ni de droite ni de gauche", revendique sur Europe 1 Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+.
INTERVIEW

Comment expliquer la progression fulgurante de CNews, dont la part d'audience est passée de 0,8% au mois de janvier 2020 à 1,9% en janvier 2021 ? Il y a évidemment l'effet de la crise sanitaire du Covid-19, qui a poussé les Français à s'informer plus que jamais sur un virus aussi mystérieux que ravageur. Il y a, sûrement, le résultat d'un positionnement assumé de "parole libérée", qui pencherait nettement à droite selon beaucoup.

Invité de Culture Médias, sur Europe 1, Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+, est revenu le succès d'une chaîne qui compte un nombre croissant de téléspectateurs et de contempteurs.

"Il faut savoir qu'après i-Télé, il y a quatre ans, on est reparti de zéro", rembobine Gérald-Brice Viret. "On a remis en route une chaîne qui, pendant plus d'un mois, était en grève et a permis à LCI de nous passer devant. Notre objectif était d'être à 1% sur les CSP+. On est à 1,9%." Pour y parvenir, la chaîne a "trouvé ses différences", avance le dirigeant au micro de Philippe Vandel.

Zemmour pas dans "la position des extrêmes"

Depuis quatre ans, se succèdent sur le canal 16 de la TNT des décryptages, des opinions et des débats, à longueur de journées. Pour les animer, on retrouve des figures comme Pascal Praud, Jean-Claude Dassier, Elisabeth Levy ou Eric Zemmour, réputés pour leur "parole libérée", donc. "Des gens qui n'avaient pas nécessairement accès aux médias tous les jours", résume Gérald-Brice Viret, qui insiste : "On apporte beaucoup à la démocratie."

" On n'est derrière aucun parti. On n'a aucun dessein politique "

Mais attention : officiellement, la chaîne n'est "ni de gauche, ni de droite". L'antenne reflète avant tout un "positionnement éditorial", note le responsable des antennes. "Tout le monde est le bienvenu sur CNews. On a même eu pendant une heure l'ancien président de la République socialiste, François Hollande. On a eu tous les gens de droite et de gauche sur ce plateau. On n'est derrière aucun parti. On n'a aucun dessein politique."

Même quand Eric Zemmour, condamné pour provocation à la haine raciale le 25 septembre 2020, défend quatre jours plus tard l'idée que les mineurs isolés sont "des voleurs, des assassins, des violeurs" ? "Je ne considère pas qu'Eric Zemmour est dans la position des extrêmes. En tout cas, il est dans Le Figaro, sur M6, sur Paris Première", souligne le dirigeant. 

Les sujets ? "Tous les thèmes du quotidien"

Gérald-Brice Viret assume toutefois vouloir se "différencier des autres chaînes". "Parce qu'on a réussi, on nous dit qu'on est une chaîne de droite", s'étrangle-t-il. Pour lui, les sujets traités, "qui n'étaient pas suffisamment abordés sur d'autres chaînes de télévision", sont "tous les thèmes du quotidien".

A entendre Gérald-Brice Viret, le changement de ligne éditoriale n'a donc pas lieu d'être, au regard des chiffres d'audience et de la place prise par la chaîne dans le paysage audiovisuel français, quitte à ce qu'il s'agisse de la place du vilain petit canard. "Il y a une manière de le faire qui est différente sur CNews", revendique Gérald-Brice Viret. "La preuve, c'est que les téléspectateurs sont là et que ça cartonne."