C’est l’un des secrets les mieux gardés de la planète sport, et qui peut se résumer à cette simple question : comment va vraiment Michael Schumacher ? Le pilote allemand, septuple champion du monde de Formule 1, a été victime d’un grave accident de ski à Méribel le 29 décembre 2013. Depuis, c’est l’omerta, notamment parce que les proches de la star l’entourent du plus grand secret. Un documentaire intitulé Michael Schumacher, en quête de vérité, diffusé jeudi soir sur RMC Story (21h05), tente de percer le mystère. Avec prudence, admet jeudi sur Europe 1 le producteur Guillaume Genton. Car le clan Schumacher veille.
"Il y a d'énormes enjeux financiers derrière cette affaire"
Alors pourquoi cette chappe de plomb autour du champion ? "Il y a plusieurs raisons", répond Guillaume Genton. "Tout d'abord, parce qu’il a perdu énormément de poids. Il a perdu plus de 40 kilos. Donc, aujourd'hui, déjà pour des raisons presque esthétiques et pour des raisons de communication, c'est très, très dur de voir Michael Schumacher dans cet état."
Il y a, aussi, un aspect financier. "Il en va de sa carrière, mais aussi de ses sponsors", confirme le producteur. "Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a d'énormes enjeux financiers derrière cette affaire. Michael Schumacher aujourd'hui, c'est une fortune estimée à un milliard d'euros." Et la plupart de ses contrats courent toujours.
"On n'a rien à se reprocher, mais on craint un peu"
Guillaume Genton évoque notamment l’industrie du tabac, historiquement très liée à la Formule 1. "Il faut savoir que Michael Schumacher et Jean Todt (ancien patron de l’écurie Ferrari, ndlr) ont créé, avant son accident, ironie du sort, l’ICM, l'Institut du cerveau et de la moelle épinière", précise-t-il. "Et il y a des histoires de financement avec l'industrie du tabac. On a décrypté ça dans le documentaire et c'est vrai que les coulisses de cette affaire, ça explique aussi pourquoi la famille ne veut pas parler."
Tout ceci explique la grande prudence avec laquelle les journalistes et producteurs ont abordé la mise en forme de ce documentaire. "On n'a rien à se reprocher, mais on craint un peu parce qu'on sait que la famille attaque. Mais nous, on a fait le travail", assure Guillaume Genton. "On emploie le conditionnel quand il faut l’employer, on donne la parole à des gens qui ont côtoyé Michael Schumacher, qui le connaissent bien, son biographe, des journalistes spécialisés, des médecins. Ce n'est pas n'importe qui", plaide le producteur.