Le numéro un mondial des plateformes audio, Spotify, a écopé ce mardi 13 juin d'une amende de 58 millions de couronnes (5 millions d'euros) des autorités suédoises au titre du règlement général sur la protection des données (RGPD). Spotify, qui a supprimé 6% de ses effectifs début 2023, va faire appel de cette décision.
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Un accès aux données pas très clair
L'entreprise n'a pas communiqué de manière suffisamment précise sur la manière dont elle utilise les données de ses utilisateurs, a estimé l'autorité suédoise de la protection des données (Integritetsskyddsmyndigheten, IMY). "Une personne qui demande l'accès à ses données doit pouvoir comprendre facilement comment l'entreprise utilise ces données", a expliqué Karin Ekström, l'une des juristes ayant dirigé l'enquête au sein de l'autorité.
Et dans certains cas plus complexes, les explications autour de ces données doivent être disponibles "non seulement en anglais, mais aussi dans la langue de la personne concernée". "Nous avons identifié des lacunes dans ces domaines", a précisé Mme Ekström. Mais celles-ci sont "peu graves dans l'ensemble", a ajouté l'autorité suédoise, soulignant que l'entreprise avait "pris plusieurs mesures pour satisfaire aux exigences du droit d'accès des personnes".
"L'affaire a duré plus de quatre ans"
Le montant de l'amende est justifié par la place qu'occupe la plateforme dans le secteur du streaming musical légal, et au vu du nombre de ses utilisateurs, plus de 515 millions au dernier pointage en avril. Le cabinet Noyb, à l'origine de la plainte contre Spotify, a salué la décision suédoise, mais regretté son caractère tardif. "L'affaire a duré plus de quatre ans et nous avons dû saisir l'IMY pour obtenir une décision. L'autorité suédoise doit absolument accélérer ses procédures", a relevé Stefano Rossetti, avocat spécialiste de la protection de la vie privée chez Noyb.
Dans une déclaration envoyée à l'AFP, Spotify a assuré "fournir à tous les utilisateurs des informations complètes sur la manière dont leurs données personnelles sont traitées". Seuls quelques "aspects mineurs" ont été identifiés par l'autorité qui nécessitent une amélioration, a indiqué le groupe qui compte faire appel de la décision de l'IMY.
En vigueur depuis cinq ans dans l'Union européenne, le règlement général sur la protection des données (RGPD) s'est progressivement installée dans la législation de chaque pays. Le texte, applicable par les autorités nationales des Etats membres depuis mai 2018, permet des sanctions allant jusqu'à 20 millions d'euros ou 4% du chiffre d'affaires mondial d'une entreprise.