Une soixantaine d'associations de défense des enfants viennent de saisir l'Arcom, le régulateur des médias, pour qu'il intervienne auprès de Twitter afin d'empêcher les mineurs d'accéder, via ce réseau social, à des contenus pornographiques, a-t-on appris mardi auprès d'un des promoteurs de cette initiative. "Nous ne souhaitons évidemment pas le blocage de Twitter, qui reste une plateforme aux contenus riches et variés, mais nous lui demandons simplement de se conformer aux textes en vigueur pour la protection de l'enfance", a expliqué Thomas Rohmer, fondateur de l'Open (Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique).
Des restrictions faciles à contournées pour les mineurs
Interrogée par l'AFP, l'Arcom a confirmé avoir reçu cette lettre, adressée par l'Open, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) et le Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade, qui regroupe plus de 50 associations). "Nous sommes très attentifs à cette saisine et nous allons instruire ce dossier", a précisé une parole-parole de l'ancien CSA.
Les contenus pornographiques sont nombreux sur Twitter, dont certains particulièrement violents envers les femmes, a souligné Thomas Rohmer. En outre, sur cette plateforme "on peut tomber dans des abîmes plus sombres encore, avec de la pédopornographie ou de la zoophilie, des contenus totalement interdits", a-t-il ajouté. En théorie, les utilisateurs de moins de 13 ans ne peuvent pas ouvrir un compte sur Twitter, et entre 13 et 15 ans ils ont besoin de l'autorisation de leurs parents, mais dans les faits ces restrictions sont trop facilement contournées, selon Thomas Rohmer.
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Pour y remédier, "il revient aux plateformes et aux pouvoirs publics de trouver des solutions techniques", soutient le militant. Contactée par les associations en juillet, la direction de Twitter France les a renvoyées vers son siège européen, en Irlande. "Nous avons décidé de passer à l'étape supérieure en saisissant l'Arcom : nous espérons que cette fois, ça les fera réagir. Nous aimerions que tout le monde puisse s'asseoir autour d'une table et chercher des solutions", a souligné Thomas Rohmer.