"Il n'est pas trop tard pour empêcher la mise en œuvre forcée d'un audiovisuel public au rabais. Ne brisez pas un service public qui marche", plaident-ils à la veille de l'examen de ce projet de réforme par l'Assemblée nationale.
Voulant "rassembler les forces", la ministre de la Culture Rachida Dati prévoit une fusion de France Télévisions, Radio France, l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24) - dont l'intégration au projet fait débat - au 1ᵉʳ janvier 2026, après une phase transitoire d'un an sous la forme d'une holding commune. Les syndicats de ces sociétés publiques ont appelé à la grève jeudi et vendredi.
"Le risque est avant tout démocratique"
"Pourquoi le gouvernement orchestre-t-il ce mariage entre radios et télévisions à un train d'enfer ? Pourquoi faire voter cette loi sans concertation ?", demandent les signataires de la tribune, des journalistes, animateurs, producteurs, techniciens, ou équipes administratives de France Inter, France Culture, France Musique et encore franceinfo.
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"Le risque est avant tout démocratique. Nous craignons pour l'indépendance de vos médias de service public lorsque l'on nommera, pour cette superstructure, un ou une PDG unique, aux pleins pouvoirs", pointent-ils.
"Radio France est une incroyable machine à promouvoir la culture et, mieux, la diversité culturelle", or "sous prétexte de rationalisation, la fusion des télés et radios va conduire à la réduction de ces vitrines-là", argumentent-ils également.
"Nous sommes tous très attachés au travail"
Ainsi, "vouloir fusionner tout l'audiovisuel public nous semble démagogique, inefficace et dangereux". "Nous sommes tous très attachés au travail de nos collègues de la télévision publique, avec lesquels certains d'entre nous produisent déjà des contenus au quotidien. Mais nul besoin de nous regrouper", soulignent ces personnels, particulièrement inquiets à l'idée que la radio puisse être phagocytée par la télé.
"Cinq anciens ministres de la Culture (Rima Abdul Malak, Roselyne Bachelot, Renaud Donnedieu de Vabres, Jacques Toubon et Fleur Pellerin, NDLR) dénoncent l'absurdité de ce projet flou et précipité", rappellent-ils.
Sur France Inter mercredi, le député Renaissance Quentin Bataillon, un des promoteurs de cette fusion, a martelé qu'il s'agit de "réformer rapidement pour additionner les forces, jamais les soustraire". La France "fait partie des anomalies européennes avec des sociétés éclatées" et "le statu quo n'est plus possible" face à la concurrence des plateformes et réseaux sociaux, selon lui. "Cette réforme va permettre l'alignement par le haut des salaires de Radio France", a aussi relevé l'élu de la Loire.