À peine lancée et déjà sur le déclin ? L’application de conversations Clubhouse est en perte de vitesse. Elle est de moins en moins téléchargée, avec un peu moins de 3 millions de téléchargements en mars contre 9,5 millions en février, soit une baisse de 72%. Cette chute pourrait s’expliquer par le départ de quelques stars, qui ont fait le succès de ce réseau social de conversations audios lancé en avril 2020, mais qui l'ont aussi quitté après l’avoir fait connaître, avance le cabinet américain d'études Sensorpower, à l'origine de ces chiffres.
Basée à San Francisco, Clubhouse a été créé par Paul Davison et Rohan Seth via la start-up Alpha Exploration. Profitant de la pandémie et des apparitions de célébrités comme l'entrepreneur Elon Musk, elle a ramené au goût du jour les longues conversations en ligne, qu'il s'agisse de questions-réponses d'investisseurs, de papotage entre amis, ou d'interviews de personnalités. Mais Clubhouse semble désormais accuser le coup. "Les élites ont quitté le bateau. Marc Andreessen [l'un des pionniers du développement d'Internet, ndlr] n'y fait plus rien. L'attrait de Clubhouse résidait dans le fait que vous pouviez écouter des conversations intéressantes de personnes intéressantes. Alors si les personnes intéressantes sont parties, à quoi ça sert ? ", interroge sur la chaîne CNBC Timothy Armoo, directeur d'une agence de communication américaine.
Une valorisation à 4 milliards de dollars
De son côté, Clubhouse a annoncé dimanche avoir réalisé une nouvelle levée de fonds. Elle devrait notamment lui permettre de surmonter des difficultés techniques, liées à une expansion trop rapide à la faveur de la pandémie de Covid-19 et des mesures d'isolement promulguées aux quatre coins du globe. "Nous avons grandi bien plus vite que ce à quoi nous nous attendions, au fur et à mesure que Clubhouse se répandait" dans le monde, indique la société sur son blog. Les serveurs ont parfois peiné et les algorithmes créés au début ne font plus face, explique-t-elle. Selon une source proche de l'entreprise à l'AFP, cette levée de fonds valorise la société à 4 milliards de dollars.