«C’est un mini-viol» : Audrey Fleurot se souvient d'un tournage traumatisant

Audrey Fleurot
Audrey Fleurot se souvient d'une mauvaise expérience de tournage © PASCAL LE SEGRETAIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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Solène Delinger
Dans une interview accordée à nos confrères du "Parisien" à l'occasion de la diffusion de la deuxième partie de la saison 4 de "HPI" ce jeudi soir sur TF1, Audrey Fleurot s'est souvenue d'une expérience traumatisante sur un tournage au début de sa carrière. 

Le moment est arrivé ! Après une longue pause estivale, Morgane Alvaro est enfin de retour ce soir sur TF1 dans les nouveaux épisodes de la saison 4 de la comédie policière HPI. Les téléspectateurs la retrouveront très enceinte mais toujours ultra motivée pour aider la police de Lille à résoudre ses enquêtes les plus complexes.

Audrey Fleurot se confie sur le mouvement #MeToo

C'est à l'occasion de ce come-back qu'Audrey Fleurot, la fabuleuse interprète de Morgane, a accordé un long entretien à nos confrères du Parisien. L'actrice, qui n'a jamais été aussi populaire auprès des Français, s'est confiée sur l'ensemble de sa carrière, et les changements qu'elle a observés dans le monde du cinéma depuis l'avènement du mouvement #MeToo, en 2017. "Maintenant il y a un coordinateur d’intimité, censé chorégraphier les scènes amoureuses", a-t-elle expliqué. "Pour la nouvelle génération d’actrices, c’est sûrement un plus. Pour moi, qui n’ai pas été habituée, cela me gêne plus qu’autre chose. Je préfère parler avec mon partenaire, le réalisateur. Tout cela est le signe d’un ancien monde dont on se débarrasse".

Comme beaucoup d'actrices de sa génération, la comédienne a elle aussi déjà subi une expérience traumatisante sur un tournage. "Jeune actrice, j’ai eu une expérience lors d’une scène d’amour qui ne s’est pas déroulée comme elle était écrite", raconte-t-elle au Parisien. "J’ai dit : 'Mais, je vais me retrouver avec son sexe sur mes fesses en direct car rien n’a été prévu ?' On m’a répondu : 'T’es actrice ou pas ? On ne va pas y passer la nuit'". Audrey Fleurot se souvient avoir été totalement désemparée. "Là, tu es fébrile et seule, avec l’impression d’avoir la responsabilité du tournage. Quand tu rentres chez toi, tu es comme une merde, tu sens qu’on t’a volé un truc. C’est un mini-viol, des méthodes qui, a priori, n’existeront plus", analyse la comédienne. "Le lendemain, tu détestes le réalisateur et le directeur de production te dit que la scène ne sera pas montée. Donc, il n’y avait aucune nécessité. Juste une façon détournée de te posséder. Tout ça était normal. Bien évidemment, j’aurais dû dire non. Avec MeToo, on a vécu un truc indispensable".

Une vague MeToo a déferlé sur le cinéma français l'an dernier suite au témoignage de Judith Godrèche, qui a porté plainte pour viol sur mineur de moins de 15 ans contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Après sa prise de parole, l’actrice Isild Le Besco a brisé le silence pour dénoncer les "violences psychologiques ou physiques" de la part de Benoît Jacquot. Juliette Binoche, qui ne souhaitait pas s'exprimer sur le sujet, a finalement dévoilé avoir été victime de harcèlement et d’agressions sexuelles au début de sa carrière. Parallèlement à la sortie de ces témoignages, plusieurs affaires de violences sexuelles ont secoué le cinéma français, notamment celle impliquant Gérard Depardieu. Le 14 août dernier, le parquet de Paris a requis un procès contre l'acteur de 75 ans pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould.