Les artistes signataires de la tribune en soutien à Gérard Depardieu font tour à tour machine arrière... Après Jacques Weber et Pierre Richard, le réalisateur Patrice Leconte s'est désolidarisé du texte dénonçant le "lynchage" de Depardieu depuis la diffusion d'un numéro de Complément d'enquête dans lequel l'acteur sexualise une petite fille.
"Je suis vraiment un âne"
Invité sur le plateau de LCI mardi 2 janvier, le cinéaste a expliqué "regretter" d'avoir signé la fameuse tribune, non pas pour son contenu, mais en apprenant qui était son auteur, Yannis Ezziadi, très proche de l'extrême-droite. "Je suis vraiment un âne et ça me servira de leçon ! Non, sans blague. Je suis très lucide. C’est que je fuis comme la peste les pétitions, manifestes, etc. Comme le disait Brassens : 'Quand on est plus de deux, on est une bande de cons'. C’est possible, je ne sais pas, mais en tout cas, je le regrette", a assuré le réalisateur des Bronzés sur LCI. Patrice Leconte a ensuite tenu à rappeler le "comportement exemplaire" de Depardieu sur le tournage de son film Maigret : "J’ai vécu ce tournage de manière très idyllique avec un homme charmant et infiniment talentueux. Pas un mot, pas un geste déplacé".
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"Impossible de lui proposer un nouveau rôle"
Pour Patrice Leconte, la mise en examen pour viols et agressions sexuelles de Depardieu, et toute la polémique déclenchée par le Complément d'enquête vont évidemment avoir un impact sur la carrière du comédien de 75 ans. "Je pense que Gérard Depardieu ne fera plus jamais de cinéma. Il est devenu impossible d’imaginer un jour lui proposer un nouveau rôle", a-t-il assuré, avant de se dire effrayé par la "mise à mort" de l'acteur.
150 personnalités, dont Alexandra Lamy et Muriel Robin, se sont fermement opposées à cette idée de "lynchage" de Depardieu dans une tribune publiée par nos confrères de Libération. "Les monstres sacrés n’existent pas. Il n’y a que des hommes ordinaires auxquels on a donné tous les droits", assurent ces 150 stars pour qui Depardieu ne devrait pas bénéficier d'un "totem d'impunité" au nom de l'art et du cinéma.