Les langues continuent de se délier autour de l'affaire Gérard Depardieu. Mis en examen pour des faits de viols et d'agressions sexuelles, le monstre du cinéma français est tombé de son piédestal. Le numéro de Complément d'enquête consacré à l'acteur en décembre dernier a créé une onde de choc.
"Il a été terrible"
On y voyait Gérard Depardieu sexualiser une fillette lors de son voyage en Corée du Nord. De nombreuses personnalités, dont Alexandra Lamy et Muriel Robin, sont montées au créneau dans une tribune parue dans Libérationpour dénoncer le "totem d'impunité" dont bénéficie l'acteur depuis des années. Sophie Marceau a elle-même subi le sentiment de toute puissance de Depardieu. C'était en 1985, sur le tournage du film Police de Maurice Pialat. Sophie Marceau avait 18 ans, Gérard Depardieu, 37. L'adolescente pensait que leur collaboration se déroulerait à merveille car ils se connaissaient déjà. "Je l’avais connu sur Fort Saganne (ndlr : sorti l'année précédente), où il avait été super. En acceptant le film de Pialat, je m’étais dit : 'Il n’y aura pas de problème, il y a Depardieu à côté de moi et il va m’aider.' Et non ! Il a été terrible. Il est versatile, Gérard", se souvient Sophie Marceau dans une interview pour le magazine Vogue.
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"Il a eu des gestes très déplacés"
Le premier jour du tournage de Police, la jeune actrice était persuadée de retrouver un Gérard Depardieu aimable, un homme "bon esprit, drôle, avec un franc parler". La réalité fut hélas tout autre. "Il s’est transformé en Mister Hyde sur Police. C’était à qui mettrait le plus grand chaos. Il était très mal élevé, mal poli. Il ne m’a pas violée ni frappée, mais il a eu des gestes très déplacés. Ce n’était que de la provoc, de l’humiliation, de la prise de pouvoir. Et tout ça sous prétexte de rire...", explique Sophie Marceau dans les colonnes de Vogue. Après Police, la star n'a plus jamais voulu tourner avec Depardieu. "Je trouvais qu’il dépassait les bornes mais que les autres qui le laissaient faire, les dépassaient également. Tout le monde entrait dans son jeu", regrette-t-elle.
"La notoriété m'a protégée"
Dans son interview pour Vogue, Sophie Marceau explique également ne pas avoir été "épargnée" par la misogynie et le sexisme sur les plateaux de tournage. "J’ai passé les épreuves, tout ce qu’on entend aujourd’hui dans la presse au sujet de ce pouvoir masculin sur la gent féminine, je l’ai vécue dans le cinéma, comme d’autres femmes le vivent dans d’autres métiers", confie la comédienne qui estime néanmoins avoir évité le pire grâce à sa célébrité : "Étrangement, je pense que la notoriété m’a protégée. On ne pouvait pas trop faire n’importe quoi avec moi".