Il n'a pas versé une larme... Samedi soir, Axel a quitté le château de la Star Academy le sourire aux lèvres et des souvenirs plein la tête. Éliminé aux portes de la finale face à son camarade Julien, le jeune homme de 23 ans n'a pas à rougir de son parcours.Au fil des semaines, il s'est en effet imposé comme un chanteur à voix, capable de tout chanter, même du Whitney Houston en demi-finale !
Si ses professeurs lui reprochaient souvent son manque d'interprétation, l'académicien a récemment lâché prise, dévoilant une nouvelle facette de sa personnalité, plus vulnérable. Pour Europe1.fr, Axel revient sur cette évolution incroyable, son aventure à Dammarie-les-Lys et ses liens avec ses camarades. Interview.
Comment vous sentez-vous trois jours après votre élimination ?
Je me sens extrêmement bien, car j'ai été très bien entouré des anciens de la Star Ac, de ma famille, de mes proches et de la production.
On vous a vu parler à Julien juste avant que Nikos annonce les résultats, que lui avez-vous dit ?
Je lui ai dit que je serais très heureux pour lui s'il retournait au château parce qu'il mérite d'être en finale et qu'il a un parcours exemplaire. Je ne voulais pas qu'il se sente mal si j'étais éliminé. Ensuite, je l'ai rassuré en lui disant que si c'était moi qu'était qualifié, on se reverrait dans tous les cas dans deux semaines.
Quand Nikos a dit son nom, vous avez fait un grand sourire. Vous étiez davantage heureux pour lui que déçu pour vous ?
Quand j'entends le prénom de Julien, j'ai effectivement ce sourire jusqu'aux oreilles parce que je me dis : "Mon pote va en finale !". Je suis très heureux pour lui. Évidemment, j'aurais moi aussi aimé aller en finale, mais j'ai déjà atteint la demi et je ne pensais pas arriver jusque-là.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ainsi que le journaliste Clément Garin assurent que vous ne vouliez pas aller en finale, au même titre que Julien, Pierre et Héléna, car vous ne voulez pas vous sentir prisonnier d’un contrat. Est-ce une fake news ?
J'ai vu revenir cette info, mais je ne sais pas du tout d'où elle sort ! Je vous le confirme, j'aurais adoré aller en finale, gagner l'émission et décrocher un contrat. Et c'est quelque chose dont on a tous envie. Évidemment, ça fait un peu peur de se dire qu'on peut gagner une émission parce qu'on se demande ce qui va se passer pour nous derrière. Mais c'est juste la peur des choses qui s'accélèrent et de la nouvelle vie. Sinon, je vous rassure, la personne qui gagnera la Star Ac sera très heureuse.
Lors du dernier prime, vous êtes apparu sans vos lunettes. Ça y est, vous avez définitivement changé de style ?
J'ai lu beaucoup de choses à ce sujet sur les réseaux sociaux. Certains ont écrit que je faisais des caprices parce que je les avais enlevées alors que c'est juste beaucoup plus pratique pour moi de ne pas les porter pendant le prime ! Déjà, pour les raccords maquillage et ensuite parce qu'on ne peut tout simplement plus voir la scène ou le prompteur quand on a une grosse trace de doigts sur ses lunettes. Je me suis trouvé bien comme ça ! Je pense que c'est très important aussi que les gens voient mon regard quand je chante.
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Qu'avez-vous appris sur vous-même à la Star Academy ?
J'ai découvert mon hypersensibilité. Avant la Star Ac, je ne pleurais jamais. Là, je me suis mis à pleurer pour très peu et j'aime bien cet aspect-là de moi qui est hypersensible. Aujourd'hui, je me dis que c'est légitime de pleurer pour des émotions qui sont intenses ou même moins intenses. C'est aussi légitime de pleurer pour des émotions qui sont plus ou moins intenses et moins intenses. Je suis aussi capable de lâcher prise. Au début, j'avais du mal à comprendre pourquoi les profs me disaient que j'étais trop scolaire. J'ai eu un déclic quand j'ai dû chanter Don't Stop Me Now. J'ai tout donné et j'ai montré que je pouvais être un showman. Je me suis senti moi-même plus que jamais.
Vous aviez confié à Michaël Goldman votre peur de paraître "trop gay" et "trop efféminé" si vous vous lâchiez sur cette chanson... Pourquoi était-ce important pour vous d'en parler ?
C'était important parce que j'avais peur qu'on me dise : "On met Axel sur du Freddie Mercury, qui était, lui aussi, homosexuel. Et on va attendre d'Axel qu'il se trémousse et se dandine". Alors que j'ai juste envie d'être moi-même. Michaël m'a rassuré et m'a dit de faire comme si j'étais dans ma salle de bain. Je me suis dit : "Ok, je vais le faire, je vais tenter et je vais voir ce que ça donne". Maintenant que je suis sorti, je vois que ça a pu aider des gens à assumer qui ils sont et à se dire "c'est légitime d'être qui je suis, et j'ai le droit d'être homosexuel ou d'avoir n'importe quelle autre orientation sexuelle".
Selon toi, pourquoi ton discours a touché autant de gens ?
Parce que j'ai parlé de mon expérience, c'est-à-dire celle d'un jeune homme de 23 ans qui est homosexuel et qui a des difficultés dans la vie de tous les jours, que ce soit dans la rue ou avec des gens plus proches. Malheureusement, tout le monde n'accepte pas l'homosexualité alors que c'est quelque chose de normal.
Aujourd'hui encore, avez-vous cette crainte d'être mis dans une case parce que vous êtes homosexuel ?
Oui. J'espère que les journalistes me poseront des questions sur mes chansons et ma vision d'artiste, et pas uniquement sur mon orientation sexuelle. Bien sûr, si on m'interroge à ce sujet, je défendrais cette cause-là parce que je suis fier de faire partie de cette communauté. Mais je ne veux pas que ce soit la première étiquette qu'on me colle sur le visage.
Vous avez donné beaucoup de conseils à vos camarades pendant l'aventure. Vous êtes-vous senti comme leur grand frère ?
Pour moi, ce n'est même pas un rôle que j'ai dû jouer, c'est juste qui je suis. Je suis l'aîné de ma fratrie. Je suis toujours celui qui va voir les autres, qui va demander si ça va et comment je peux aider. J'essaie toujours de faire sourire les gens car je pense que quand on commence à sourire, c'est que le problème commence un petit peu à partir ou qu'on commence au moins à l'accepter.
Dans une interview, vous avez déclaré que vous étiez heureux d'avoir, avec les autres élèves de la Star Ac, "redorer le blason de la jeunesse". Pourquoi pensez-vous ça ?
Certaines personnes ont parfois des aprioris sur les jeunes et je pense que c'est générationnel. Les générations vieillissantes disent toujours que les jeunes veulent moins travailler et sont moins motivés. Et probablement que ma génération dira la même chose des jeunes dans 20, 30 ou 40 ans. Alors oui, il y a des gens qui ont moins envie mais ils sont minoritaires. Les jeunes sont travailleurs, bienveillants et ont aussi du talent. Je pense qu'on l'a tous bien montré dans la Star Academy. Nous étions tous très tolérants, compréhensifs et bosseurs. Il n'y a pas un seul élève qui n'a pas préparé ses évaluations ou a séché un cours.
Quel est votre meilleur souvenir de la Star Academy ?
Ma prestation surprise avec Florent Pagny parce que c'est une de mes idoles. J'ai mis beaucoup de temps à réaliser que j'avais chanté avec lui.
Et votre pire souvenir ?
Ma première nomination. Je n'arrivais pas à l'accepter et j'avais vraiment peur de partir. Cette semaine-là, c'est finalement Margot qui a été éliminée et je l'ai mal vécu car nous étions très proches.
Selon vous, qui va remporter la Star Academy ?
J'ai envie de dire bon courage au public (Rires) ! Ils méritent tous de gagner et il n'y a pas de mauvais choix. Après, si Héléna gagne, elle se rendra peut-être enfin compte du talent de dingue qu'elle a ! Julien et Pierre font de la musique depuis des années. Pour elle, c'est tout nouveau et elle ne se sent pas légitime alors qu'elle mérite sa place à 1.000%.
Et vous, quels sont vos projets ?
Je vais bien me reposer avant la tournée qui commence dans six semaines. Après cette nouvelle aventure, je veux vivre de la musique donc j'espère faire un single, un album et puis monter sur scène pour partager des émotions au public. Évidemment si on me propose de devenir le futur Matt Pokora, le futur Tayc ou même le futur Sam Smith, je ne dirais pas non ! (Rires)