Sylvain Tesson a incontestablement gardé son âme d'enfant. Sur Europe 1 ce dimanche, l'auteur de "La Panthère des neiges" reconnaît en effet avoir la chance de ne pas avoir une vie de grande personne, et de pouvoir vivre d'aventures et de voyages.
"J'ai la chance de pouvoir vivre mes rêves"
"Ce que j'appelle la vie de grande personne, c'est une vie qui est réduite aux impératifs d'efficacité et d'intérêt. C'est ce que j'appelle la pensée des grandes personnes, mais sans apporter de jugement. Encore une fois, je ne dis pas qu'il y a un mode de vie qui est meilleur que l'autre. Moi, j'ai bien conscience de la chance que j'ai de pouvoir vivre mes rêves", confie-t-il au micro d'Isabelle Morizet dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
"Il faut avoir une curiosité permanente"
L'écrivain vient en effet de passer quatre mois à ski sur les crêtes des Alpes avec son ami Daniel du Lac. Il raconte leur aventure dans un récit en forme d'hymne à la neige, Blanc, paru aux éditions Gallimard. Comment Sylvain Tesson parvient-il à s'affranchir des convenances de la vie d'adulte ? Quelle force le pousse-t-il à partir à l'aventure ? "Il faut avoir une permanente curiosité pour ce qu'on est en train de vivre et un permanent appétit pour la journée qui point", explique-t-il au micro d'Isabelle Morizet. "Je crois que ça peut distinguer, dans ma petite construction analogique, la vie de la grande personne de la vie de l'enfant".
Sylvain Tesson craint les "existences sérieuses"
La vie d'adulte constitue presque une angoisse pour Sylvain Tesson, qui a besoin de grands espaces. "Ce sont des existences qui sont des existences sérieuses, avec des problèmes sérieux. Il y a plus d'efficacité que de fantaisie, plus de sens de l'intérêt que de sens du geste gratuit, plus de considération pour son confort et parfois son conformisme que de considération pour le jeu", analyse-t-il face à Isabelle Morizet. L'écrivain, lui, mène une vie d'enfant où seul le mouvement importe vraiment. Sylvain Tesson reconnaît néanmoins que l'âge le pousse à réfléchir davantage aux dangers induits par ses aventures.
"Parce que quand on a vieilli, on a accumulé des choses", explique l'aventurier de 50 ans. "Donc on est moins léger, donc on peut moins partir sans se retourner. Et puis on n'a acquis pas seulement des biens matériels, mais on a acquis le goût profond de la vie et de la conservation de ses souvenirs", conclut-il.