Peut-on rire de tout ? Cette question sur les limites de la liberté d'expression sera certainement éternellement posée... Pour Ahmed Sylla, la réponse est oui. Dans son nouveau spectacle Origami, l'humoriste aborde en effet un sujet de société tragique : les féminicides. "Ce sketch me tenait à coeur", confie-t-il ce samedi 6 janvier au micro de Julia Vignali avant de reconnaître que ce choix pouvait paraître surprenant : "Et je sais que ça peut paraître bizarre de le dire comme ça".
"On a dû inventer un mot pour ça, c'est quand même une dinguerie !"
C'est en regardant les infos qu'Ahmed Sylla a eu l'idée de parler des féminicides dans son spectacle. "Je suis quelqu'un qui regarde beaucoup l'actualité. Comme tout le monde, je consomme l'info sur les réseaux sociaux ou sur les chaînes d'info en continu. Et j'ai vu trop de faits divers où des femmes sont tuées. On a même dû inventer un mot pour ça : il y a tellement de femmes qui sont tuées par des hommes parce que ce sont des femmes qu'on a dû inventer un mot. C'est quand même une dinguerie", s'insurge-t-il sur Europe 1.
Le coup de gueule d'Ahmed Sylla contre les féminicides
Très touché par ce sujet de société, Ahmed Sylla s'est demandé comment il pouvait en parler. "Je me suis dit : 'Est ce que je peux faire rire en parlant de féminicide ?' On teste le sketch en rodage. Donc je tremblais, je n'étais pas bien", se souvient-il. L'expérience a finalement été concluante pour Ahmed Sylla. "Le plus beau cadeau, c'est qu'à la fin des rodages, toutes les femmes sont venues me dire 'merci'". Dans son sketch, Ahmed Sylla raconte le parcours d'une femme qui "subit des violences conjugales jusqu'au féminicide".
"C'est très drôle parce que je mets le nez dans le caca à tout ce système judiciaire", assure Ahmed Sylla. "Parce que ce n'est pas normal que des femmes qui portent plainte, qui posent des mains courantes, finissent par se faire tuer". L'humoriste conclut en se disant "heureux" et "fier" de l'avoir fait malgré la difficulté du sujet.