Le chanteur américain de R&B R. Kelly, déjà accusé de multiples agressions sexuelles, a été interpellé jeudi en lien avec des jeunes filles mineures qu'il aurait menacées, séquestrées et filmées à leur insu lors de rapports sexuels. Dans un tweet, l'avocat de l'artiste, Steve Greenberg, a confirmé vendredi l'arrestation à Chicago, indiquant que "les faits reprochés (semblaient) être de même nature" que ceux déjà mentionnés lors de son inculpation par le procureur de l'Etat de l'Illinois.
L'Illinois a déjà inculpé l'auteur et producteur à succès à deux reprises de plus de vingt chefs d'accusation au total. Il s'agit cette fois d'une inculpation au niveau fédéral qui porte sur des faits intervenus dans l'Illinois, mais aussi le Connecticut, la Californie et New York, selon le document publié vendredi et daté de mercredi, qui évoque aussi des actes commis hors du territoire américain, sans plus de précisions.
Enlèvement, séquestrations, menaces...
Robert Kelly, de son vrai nom, y est accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec des mineures alors qu'il était lui-même majeur, un crime fédéral sous certaines conditions, d'avoir enlevé, séquestré, menacé et filmé, à leur insu, plusieurs jeunes filles. Au total, l'acte d'accusation comprend 15 chefs d'accusation. Si certains faits remontent à 1999, d'autres, qui auraient été commis en Californie et à New York, sont datés de 2018. Aucune des cinq victimes présumées mentionnées dans l'acte d'accusation n'apparaît sous sa véritable identité.
"M. Kelly était au courant de ces enquêtes et cette inculpation n'est pas une surprise", a réagi l'avocat Steve Greenberg, sur Twitter. R. Kelly "attend impatiemment son procès, que la vérité éclate et qu'il soit innocenté après ces attaques sans précédent de personnes agissant par intérêt personnel". Le chanteur, âgé de 52 ans, fait l'objet d'accusations répétées d'agressions sexuelles et détournement de mineures depuis plus de deux décennies, mais n'a jusqu'ici jamais été condamné.
"Je n'ai pas fait ce genre de choses. Ce n'est pas moi"
Il avait été acquitté en 2008 à l'issue d'un procès lié à des enregistrements vidéo d'actes sexuels réalisés entre lui et une jeune fille de 14 ans. Dans une interview en mars, Kelly a nié avec véhémence les accusations dont il fait l'objet, déclarant qu'il "se battait" pour sa vie. "Je n'ai pas fait ce genre de choses. Ce n'est pas moi", a déclaré Kelly à CBS News.
Dans un contexte post #MeToo, l'auteur et interprète du tube I Believe I Can Fly est revenu dans la tourmente avec la diffusion en début d'année d'un documentaire en plusieurs parties le mettant en cause pour de multiples agressions sexuelles, notamment de filles de moins de 16 ans. Plusieurs enquêtes ont alors été ouvertes et la maison de disques Sony Music a mis fin au contrat qui liait sa filiale RCA au crooner. Malgré la controverse, il a maintenu, au fil des années, une base de fans solide et continué de se produire en concert.