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Procès des viols de Mazan : de 3 ans à 20 ans de prison, Dominique Pelicot condamné à la plus lourde peine

Europe 1 avec AFP . 2 min

Europe 1 13h

Céline Géraud

La cour criminelle de Vaucluse a condamné Dominique Pelicot à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle et a déclaré coupable l'ensemble de ses 50 coaccusés, jeudi matin à Avignon, clôturant ainsi quatre mois du procès des viols de Mazan, devenu symbole des violences faites aux femmes.

Dominique Pelicot, l'accusé principal du procès des viols de Mazan, a été condamné à 20 ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, après avoir été "déclaré coupable" pour avoir pendant une décennie drogué son ex-épouse Gisèle aux anxiolytiques avant de la violer et la livrer à des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.

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"Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot", a déclaré le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata, précisant que sa peine lui sera énoncée un peu plus tard dans la matinée consacrée au verdict de ce procès devenu symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes.

La famille de Gisèle Pelicot présente dans la salle

Dominique Pelicot, 72 ans, s'est levé, a écouté le président attentivement mais sans exprimer une émotion particulière. Il a également été reconnu coupable d'enregistrement et de détention d'images prises à leur insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles.

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Toute la famille est présente dans la salle. Lundi, lors de sa dernière prise de parole, il avait prié sa famille "d'accepter ses excuses", tout en saluant le "courage" de son ex-femme, Gisèle, aujourd'hui âgée de 72 ans.

"On m'a affublé de titres, j'ai plutôt l'intention de me faire oublier", avait prévenu celui qui a été décrit par plusieurs avocats des coaccusés comme "l'ogre de Mazan", un "loup" qui aurait piégé leurs clients en leur faisant croire au scénario d'un couple libertin où l'épouse ferait semblant de dormir. Sa fille Caroline, qui ne le désigne plus que comme son "géniteur", avait estimé à la barre qu'il était "un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années".

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Il avait ensuite expliqué que "la privation de ne plus voir les siens est pire que la privation de liberté" : "Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains", avait-il conclu en direction des cinq magistrats professionnels de la cour.

Dominique Pelicot n'exclut pas de faire appel, selon son avocate

Dominique Pelicot, principal accusé au procès des viols de Mazan et condamné jeudi à 20 ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux-tiers, n'exclut pas de faire appel, a indiqué son avocate Béatrice Zavarro.

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"Nous allons mettre à profit le délai qui nous est accordé de dix jours pour savoir si nous interjetons appel de cette décision," a déclaré Me Zavarro à la presse à l'issue du prononcé du verdict, indiquant que son client était "quelque peu hébété de la période de sûreté qui a été prononcée à son encontre".

Les 50 autres accusés condamnés à des peines allant de 3 à 13 ans de prison

Pour les 50 coaccusés, des hommes de 27 à 74 ans dont aucun donc n'a été acquitté, le magistrat a ensuite égrené une à une les peines infligées. À 10h30, les condamnations allaient de trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis à 13 ans de réclusion.

Fin novembre, le ministère public avait réclamé de 10 à 18 ans de réclusion contre 49 des coaccusés, jugés pour viols aggravés ou tentative de viol, et quatre ans de prison contre le dernier, poursuivi pour "attouchements" sur Gisèle Pelicot. Ces réquisitions étaient plus sévères que la moyenne des condamnations pour viols en France, qui était de 11,1 ans en 2022, selon le ministère de la Justice.

Les magistrats ont donc suivi le réquisitoire du parquet, qui avait réclamé qu'aucun d'entre eux ne soit acquitté, mais ils ont infligé des peines inférieures à celles demandées par le ministère public, à l'exception de celle imposée à Dominique Pelicot pour avoir violé et fait violer son épouse Gisèle, préalablement sédatée, par des dizaines d'inconnus à leur domicile de Mazan pendant une décennie.