Emmanuel Macron en visite en Nouvelle-Calédonie prend la parole ce lundi, dans une interview accordée à TF1 et France 2. Parmi les sujets abordés : les 100 jours, axe politique décidé par le chef de l'Etat en avril dernier, qui devait permettre d'apaiser le pays, ainsi que le remaniement, décidé la semaine dernière qui a notamment reconduit la Première ministre Élisabeth Borne à la tête du gouvernement.
Après les émeutes, Emmanuel Macron prône "l'ordre, l'ordre, l'ordre"
Emmanuel Macron a prôné lundi "l'ordre, l'ordre, l'ordre" et le "retour de l'autorité à chaque niveau" après les violences urbaines en France il y a près d'un mois, dans son entretien télévisé depuis la Nouvelle-Calédonie. De "cette violence qui a conduit à brûler des mairies, des gymnases, des bibliothèques" et de cette "violence de pillage", "la leçon que j'en tire c'est 'l'ordre, l'ordre, l'ordre'", a déclaré le président de la République sur TF1 et France 2.
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"L'ordre doit prévaloir. Il n'y a pas de liberté sans ordre, c'est l'ordre républicain et le retour au calme", a-t-il insisté. Selon le chef de l'État, "notre pays a besoin d'un retour de l'autorité à chaque niveau et d'abord dans la famille". Il a précisé parler d'"autorité à l'école, autorité des élus, de nos forces de sécurité".
"C'est tout le chantier que je veux pouvoir ouvrir à la fin de l'été, celui de l'autorité parentale, ce n'est pas à l'Éducation nationale, encore moins à la police de régler le problème", a jugé Emmanuel Macron. "On doit responsabiliser certaines familles, on doit aussi accompagner d'autres familles qui sont dans la détresse et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre", a-t-il dit. Le chef de l'Etat a également épinglé les "réseaux sociaux", plaidant pour "un ordre public numérique qui permette de prévenir ces débordements".
Face à la vague d'arrêt maladie chez les policiers marseillais, Macron dit comprendre "l'émotion" des policiers, mais "nul en République n'est au-dessus de la loi"
Alors que la ville de Marseille est secouée par une vague d'arrêts-maladie chez les policiers, qui protestent contre les conditions de détention d'un policier de la BAC accusé d'avoir laissé pour mort un homme en marge des émeutes, Emmanuel Macron a expliqué comprendre "l'émotion" des policiers. Mais il a toutefois rappelé que "nul en République était au-dessus de la loi", refusant de commenter les propos polémiques du patron de la DGPN qui a estimé qu'un policier "n'a pas sa place en prison".
La "légitimité" des policiers "tient du fait qu'ils protègent le cadre républicain et qu'ils font respecter les lois démocratiquement votées", a répondu le président de la République sur TF1 et France 2. "Bien évidemment, eux-mêmes s'inscrivent dans le cadre de la loi et de l'état de droit", a-t-il souligné. Emmanuel Macron était interrogé sur les déclarations de Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale (DGPN), qui a souhaité dimanche la libération d'un policier de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d'une enquête sur des violences policières commises en marge des récentes émeutes.
"C'est une décision qui a été prise par un magistrat et donc je ne me prononcerai pas sur celle-ci", a expliqué le chef de l'État, rappelant qu'il est "le garant des institutions et aussi de l'indépendance de l'autorité judiciaire".
"Il n'y a pas de majorité de rechange" à l'Assemblée, estime Macron
"Il n'y a pas de majorité de rechange" à l'Assemblée, où le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative, a estimé lundi Emmanuel Macron, qui en outre "ne croit pas aux coalitions" de gouvernement "formelles".
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"Il y a eu parfois des jours avec et il y a eu aussi des jours sans" mais "le gouvernement a avancé, décidé, fait passer des textes, été efficace, ce qui justifie ce choix de confiance pour Madame la Première ministre, et d'efficacité", a ajouté le président de la République dans un entretien télévisé diffusé sur TF1 et sur France 2 depuis Nouméa.
Macron a "bon espoir" que les oppositions "aident à bâtir un texte"
Emmanuel Macron a dit avoir "bon espoir" que les oppositions "républicaines" "aident à bâtir un texte" sur l'immigration, en suggérant qu'il n'exclurait pas de recourir au 49.3 pour le faire adopter, au nom de "l'efficacité".
"J'ai bon espoir que les oppositions républicaines qui veulent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières, (...), et intègre mieux ceux qui sont là et aident la Nation à réussir, qu'en bonne foi, elles nous aident à bâtir un texte", a affirmé le président de la République dans un entretien sur TF1 et sur France 2. "Après, la Constitution prévoit des chemins pour les textes et j'aurai la responsabilité que l'efficacité soit au rendez-vous", a-t-il ajouté, dans une allusion à la possibilité pour le gouvernement de recourir à l'article 49.3 qui permet l'adoption d'un texte sans vote.
Il y aura "un professeur devant chaque classe" à la rentrée assure le chef de l'État
Le président Emmanuel Macron a réaffirmé lundi qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe" à la rentrée, grâce à "une série de petites révolutions", qui passent par la réforme de la formation et une meilleure rémunération.
Le chef de l'État a cité sur France 2 et TF1, depuis Nouméa où il est en visite cette semaine, le "pacte enseignant", qui prévoit sur la base du volontariat le remplacement de professeurs absents par leurs collègues en échange d'une meilleure rémunération et a ajouté que l'Éducation nationale "continue à recruter" des contractuels pour assurer la rentrée.
"Une décision proportionnée" sur la hausse des tarifs d'électricité
Emmanuel Macron a estimé que la nouvelle hausse de 10% des tarifs réglementés de l'électricité au 1er août était une "décision proportionnée", rappelant que le "contribuable paye ce que le consommateur ne paye pas". "Cette hausse de l'été" est "importante pour beaucoup de nos compatriotes qui sont déjà dans la difficulté mais je pense que c'est une décision proportionnée".
"L'augmentation des prix de l'énergie" est un "impôt de l'extérieur qui est dû à beaucoup de phénomènes géopolitiques et à des dérèglements de marché qui sont maintenant en train de se stabiliser", a rappelé le chef de l'État.
"La nation a investi environ 40 milliards d'euros pour absorber ce choc mais c'est quelque part le contribuable (...) qui paye ce que le consommateur ne paye pas", a-t-il insisté. Selon lui, "quand on regarde les pays voisins européens, on aura beaucoup moins augmenté l'électricité dans notre pays que chez la plupart des voisins".