C'est le numéro 2 du parti, Florian Philippot, qui a annoncé que le changement était pour maintenant. Le Front national fait de la Fête du travail sa tradition, avec jusqu'alors un grand défilé, instauré par Jean-Marie Le Pen en 1988. Mais ce temps est révolu. "Le 1er-mai continue, mais le 1er-mai continuera sous une nouvelle forme", a confirmé vendredi le vice-président du FN sur France 2, comme l'annonçait Europe 1 le mois dernier.
Sécurité. Ce qui ne change pas ? "Il y aura bien sûr un hommage à Jeanne d'Arc le matin, autour de Marine Le Pen", mais le traditionnel défilé sera remplacé par "un grand banquet national, un grand banquet patriote où plusieurs orateurs pourront prendre la parole et évidemment la conclusion sera faite par Marine", a-t-il détaillé. "Ce sera dans une très bonne ambiance puisque nous pourrons partager ces combats que sont la défense de la patrie et évidemment la fête du Travail".
La question du défilé a définitivement été réglée par Florian Philippot. Fini donc la marche, de la place de l'Opéra à la place des Pyramides - où se trouve la statue de Jeanne d'Arc : "ce n'est pas mal pour des raisons de sécurité également", faisant une allusion claire aux menaces de Daech. Le 6 février dernier, l’organisation islamique avait désigné les militants du FN comme des "cibles de premier choix" dans son magazine de propagande, Dar al Islam. Une menace que le FN a dû prendre en considération dans son choix de 1er mai nouvelle formule.
Eviter un hold up de Jean-Marie Le Pen. Un autre argument a dû jouer en faveur de l'abandon du défilé pourtant qualifié de "très agréable et très sympathique" : l'ombre de Jean-Marie Le Pen. L'an dernier à la même période, juste avant le défilé, l'ambiance était des plus tendues entre Marine et son père après les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz et le maréchal Pétain. Le fondateur du FN avait ainsi été privé de micro et de siège sur l'estrade avant de parvenir à s'imposer sur scène et de monopoliser la parole. Nul doute que cette fois, Marine Le Pen veut éviter toute intervention surprise de son père.
Une "cauchonnerie". Jean-Marie Le Pen avait dénoncé le mois dernier "une 'cauchonnerie', du nom de l'évêque Cauchon [qui avait ordonné le procès de Jeanne d'Arc en 1431, ndlr]. C'est une trahison de Jeanne d'Arc."