305 euros de plus par mois : pourquoi les députés ont décidé d'augmenter leurs frais de mandat

Les groupes politiques de l'Assemblée nationale ont voté en faveur de l'augmentation de l'avance de leurs frais de mandat.
Les groupes politiques de l'Assemblée nationale ont voté en faveur de l'augmentation de l'avance de leurs frais de mandat. © Bertrand GUAY / AFP
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Ophélie Artaud
Mercredi, les groupes politiques présents à l'Assemblée nationale ont voté en faveur de l'augmentation de leur avance de frais de mandat, à l'exception de La France Insoumise, qui s'est abstenue. L'enveloppe liée à leurs dépenses de déplacement ou d'hébergement passera ainsi à 5.950 euros par mois. Mais comment justifier cette hausse ?

Une augmentation de 305 euros par mois. Ce mercredi, les groupes politiques présents à l'Assemblée nationale ont décidé d'augmenter leur avance de frais de mandat (AFM). Ils passeront ainsi de 5.645 euros à 5.950 euros par mois, soit une hausse de 5,4%. Mercredi, tous les groupes politiques présents à l'Assemblée nationale ont voté pour, à l'exception de La France Insoumise qui s'est abstenue. Une décision qui a provoqué de nombreuses réactions houleuses, notamment sur les réseaux sociaux.

Cette hausse de l'AFM est justifiée par l'inflation, et a pour objectif de "faire face à l’impact de l’inflation sur les charges professionnelles", détaille le compte-rendu de la réunion publié sur le site de l'Assemblée nationale. L'AFM est une dotation permettant aux députés de payer leur permanence parlementaire, de prendre en charge les frais liés de déplacements, d'hébergement, de documentation, de réception ou de représentation. Cette enveloppe est indépendante de la rémunération des députés, qui s'élève à 7.637 euros brut par mois.

Les députés pourront également désormais utiliser leur AFM pour prendre en charge la garde de leurs enfants "lorsque ces dépenses sont liées aux contraintes spécifiques du travail parlementaire, notamment les séances de nuit". Seule condition : ils ne pourront pas solliciter de déduction d'impôts dans le même temps.

Une décision critiquée

L'augmentation de l'AFM a été très critiquée, y compris au sein de l'Assemblée. Le député LFI de la Somme François Ruffin a réagi sur X, annonçant qu'il reverserait cette somme à un collectif agricole : "300 euros de plus pour les députés ? C'est le revenu mensuel d'un tiers des agriculteurs. Ces 300 euros, je les verserai à Solidarité Paysans, qui apporte son aide à leurs collègues en difficulté", écrit-il.

Quant au Rassemblement national, après avoir voté mercredi en faveur de cette hausse de l'AFM, les députés demandent ce jeudi le report de cette augmentation qui a suscité un "émoi certain chez nos compatriotes dans une période où le pouvoir d'achat de très nombreux Français est très dégradé".

Les dépenses liées à l'AFM sont contrôlées depuis 2018 et remplacent la controversée indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), dont l'usage n'était pas vérifié et qui a donné lieu à des dérives. Les sommes restantes chaque année dans les enveloppes de l'AFM sont reversées à la trésorerie de l'Assemblée nationale.