Emmanuel Macron accords Évian 1:30
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Jacques Serais, édityé par Thibault Nadal
À l'occasion d'une cérémonie commémorant les 60 ans des accords d'Évian, le chef de l'État a affirmé qu'il entendait continuer à "tendre la main" aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début du quinquennat n'ont pas permis d'améliorer durablement les relations entre Alger et Paris.

Ce samedi 19 mars marque les 60 ans de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu signé la veille entre l'armée française et les indépendantistes algériens. Une cérémonie s'est tenue à l'Élysée devant 200 personnes ou le Chef de l'État a de nouveau joué la carte de l'apaisement. Face à Emmanuel Macron, dans la salle des fêtes de l’Élysée, se trouvaient des témoins de toutes les mémoires liés à la guerre d’Algérie : appelés du contingent, harkis, rapatriés et combattants indépendantistes.

"60 ans après cette victoire pour certains et cette défaite pour d'autres", a lancé le Président Macron.

"Je veux réconcilier les mémoires"

Tous réunis en ce 19 mars, alors que cette date est loin de faire l’unanimité. Emmanuel Macron a d'ailleurs dû se justifier : "Cette date n'est pas la fin de la violence, ni le début de la paix, ni la fin de la guerre, ce fut un jalon, a-t-il expliqué. Le chef de l’État rappelle tous les gestes mémoriels engagés depuis le début de son quinquennat : reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’assassinat des militants indépendantistes Maurice Audin et Ali Boumendjel, en passant par la dénonciation des massacres de pieds-noirs d’Oran et de la rue d’Isly à Alger, ou encore sa demande de pardon" aux harkis.

 

"J'ai pu faire des choses qui étaient insupportables pour quelques-uns d'entre vous dans cette salle et ensuite qui furent insupportables à d'autres", a lancé Emmanuel Macron. Et malgré l’hostilité du pouvoir algérien qui ne s’est pas fait représenter à cette cérémonie, le président veut continuer à apaiser : "le jour viendra ou l'Algérie fera ce chemin. Je pense qu'il est plus difficile pour les Algériens encore que pour nous. J'assume cette main tendue et je pense qu'elle sera suivie", admet-il. 

"Réconcilier les mémoires, nous y arriverons", promet-il, se projetant déjà dans un second quinquennat.