Le contexte. Jean-François Copé espérait rééditer le coup des municipales. C’est raté, et dans les grandes largeurs. L’UMP termine en effet deuxième des élections européennes, avec 20%, loin derrière le Front national (25%), selon les dernières estimations. Depuis l’annonce des résultats, nombre de leaders du principal parti d’opposition sortent du bois pour demander à leur famille politique de tirer les conséquences de cet échec. Dans leur viseur, un homme, jamais cité nommément : Jean-François Copé. La réunion du bureau politique, mardi prochain, durant lequel le patron de l’UMP devra s’expliquer sur l’affaire Bygmalion, s’annonce houleuse…
"Une défaite sévère pour la droite". Le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé a assuré sur France 2 que "l'UMP doit changer, recréer les bases d'un accord entre droite et centre". "C'est un choc profond, (...) nous ne sommes pas arrivés à créer une dynamique européenne", a-t-il poursuivi, ajoutant que "c'est une défaite sévère pour la droite".
Fillon "veut la peau de Jean-François Copé". L'ancien Premier ministre François Fillon a lui aussi reconnu "l'échec" de son parti aux élections européennes dimanche, en estimant "l'UMP (...) est atteinte dans sa crédibilité et doit s'interroger sur les raisons de son échec. Elle n'a pas été en mesure de rassembler et son honneur est mis en cause", a affirmé le député de Paris dans une déclaration. Pour Alexandre Kara, chef du service politique d’Europe 1, "il veut la peau de Jean-François Copé, c'est simple. Les armes sont sorties."
"L'UMP va avoir besoin d'une profonde reconstruction". Laurent Wauquiez, qui s’est fait remarquer ces dernières semaines par son positionnement résolument anti-européen, juge lui aussi que "l'UMP va avoir besoin d'une profonde reconstruction", enjoignant son parti à ne pas rajouter "la division à l'échec". "Nous devons enfin comprendre que la transparence et l'exemplarité sont juste les conditions indispensables de la crédibilité du politique", a affirmé l’ancien ministre.
"La direction de l'UMP doit faire la transparence totale". L'ancien ministre UMP des Affaires européennes Bruno Le Maire est dans la droite ligne de ses petits camarades quand il juge que "c'est à nous aussi à l'UMP à tirer un certain nombre de conséquences sur nos pratiques politiques, sur la clarté des idées que nous défendons, sur l'exemplarité que nous devons donner". Et de conclure, plus explicitement, sur l’affaire Bygmalion : "je crois que la direction de l'UMP doit faire la transparence totale sur ce qu'il s'est passé. Nous devons être exemplaires et transparents. Le changement doit être radical."
"La droite doit se réformer". Dans un communiqué publié sur son site internet, Nathalie Kosciusko-Morizet estime que "la droite doit se réformer. Elle doit le faire avec le centre". Pour la chef de file de l'UMP au conseil de Paris, "l’UMP et l'ensemble de sa direction devront dans les jours qui viennent procéder à une analyse honnête et rigoureuse de ce revers électoral, et s'interroger sur les raisons qui ont pu conduire (...) à un score national pareil ce soir".
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