Affaire Bettencourt : ce qu'a dit Sarkozy

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Charles Carrasco avec agences , modifié à
Lors de son audition, Nicolas Sarkozy a nié avoir reçu de l'argent de la part des Bettencourt.

L'ex-président de la République, Nicolas Sarkozy a contesté tous les soupçons qui pesaient sur lui jeudi devant le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil et ses collègues en charge de l'instruction de l'affaire Bettencourt, selon des extraits de cette audition publiés samedi par Sud Ouest.

"Je connais les Bettencourt depuis 28 ans et j'en ai 57. J'ai fait cinq campagnes municipales à Neuilly : ils ne m'ont jamais donné un sou et je ne leur en ai jamais demandé", a notamment déclaré Nicolas Sarkozy, au cours de ces douze heures d'audition.

Voici les principaux extraits :

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• Peu de rencontres. Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il était "celui qui est allé le moins souvent lui rendre visite parmi les personnalités politiques citées par le personnel de maison de M. et Mme Bettencourt, à savoir Michel Sapin, les Bérégovoy, Hubert Védrine, les Chirac. Il devait bien avoir de l'importance. Je n'y suis allé qu'une fois", a-t-il ajouté. Concernant un rendez-vous du 5 novembre 2008 à l'Elysée avec Liliane Bettencourt, l'ex-président a souligné que "ce rendez-vous n'est en aucun cas détachable de ma fonction de président de la République. Il a eu lieu pendant ma journée de président de la République. L'article 67 de la Constitution règle ces questions sans ambiguïté. Si je dois rendre compte d'un rendez-vous en tant que président de la République et à la présidence de la République, ce sera devant la Haute cour".

"J'ai donné rendez-vous à la première actionnaire de la première entreprise de France, une des premières contribuables de France et enfin quelqu'un que je connaissais depuis Neuilly (ndlr: ville dont il a été le maire)", a-t-il cependant ajouté.

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• Pas d'état de faiblesse. L'ancien locataire de l'Elysée a tenu à préciser concernant la vulnérabilité de Liliane Bettencourt que "quand je la vois, je n'aperçois aucun signe apparent de cela (...) Elle est bien habillée, elle ne bégaie pas. Elle ne dit aucune invraisemblance."

Mais interrogé sur une phrase de la vieille dame, "De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui", rapportée le 26 avril 2007 dans son journal par le photographe François-Marie Banier, Nicolas Sarkozy remarque que les experts font remonter la confusion mentale de la milliardaire à 2006 et que ces propos "ne peuvent être retenus contre moi de la part d'une personne qui n'a pas toute sa tête".

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• Le financement de sa campagne. Questionné sur le financement de sa campagne électorale de 2007, Nicolas Sarkozy a nié avoir eu le moindre rendez-vous avec André Bettencourt (ndlr : disparu en novembre 2007) car, a-t-il dit, "je ne m'en occupe pas". "Il y a un fossé infranchissable avec le candidat. Je ne fais aucun chèque, je ne règle aucune dépense et je ne reçois rien. Éric  Woerth (ex-trésorier de campagne et ex-ministre, mis en examen comme Patrice de Maistre, ndlr) ne parle jamais de ces donateurs. (...) Mon trésorier conteste formellement avoir touché de l’argent. Quel est l’élément factuel concordant grave qui peut me mettre en cause ?" ou "Les Bettencourt ne m'ont jamais donné un sou et je ne leur ai jamais rien demandé".

 Lorsque le juge a évoqué les 50.000 euros que l'ex-comptable des Bettencourt Claire Thibout dit avoir retiré au début de 2007 pour les remettre à Patrice de Maistre, lequel lui aurait confié qu'il devait remettre 150.000 euros à Eric Woerth, Nicolas Sarkozy a demandé : "Quel lien avec moi ? Patrice de Maistre ? Je n'ai aucun rapport avec lui puisqu'il est établi qu'à cette date je ne l'ai jamais rencontré". Il a répondu de la même manière au sujet des 400.000 euros rapatriés des comptes suisses des Bettencourt en avril 2007.

"Que Liliane Bettencourt ait parlé d'argent avec Patrice de Maistre ou qu'elle ait fait venir de l'argent de Suisse, en quoi cela me concerne?", a-t-il rétorqué, rappelant que son emploi du temps et les dates des faits ne concordaient pas et qu'il n'avait découvert l'existence de Patrice de Maistre qu'un an plus tard. 

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• Le suivi de près de l'affaire depuis l'Elysée. "Dans les journaux, on en parlait beaucoup. J’étais mis en cause. Il fallait que je me renseigne pour préparer mes arguments". 

• Ses impressions. "Depuis 36 ans de vie politique, c'est la première fois que je suis convoqué dans un cabinet d’instruction. C’est une épreuve (...) Je comprends votre démarche mais ce n’est pas facile. M’imaginer profiter de la faiblesse d’une vieille dame…"

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