L’info. Voilà une révélation qui ne va pas arranger la défense de Claude Guéant. Déjà dans la tourmente depuis que des enquêteurs ont trouvé trace d’un virement de 500.000 euros sur son compte - fruit de la vente de deux tableaux, selon lui -, l’ancien ministre de l’Intérieur aurait également perçu 25.000 euros depuis la Jordanie, révèle L’Express, mardi. Contacté par l'AFP, Claude Guéant s'est refusé à tout commentaire sur cette information.
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La réponse de Guéant. Au lendemain de la publication de cette information, l'ancien ministre de l'Intérieur a donné sa version des faits, toujours à L'Express, par la voix de son avocat, Me Jean-Yves Dupeux. "Le règlement de cette somme intervenu en 2012 n'a rien de suspect. Il s'agit du versement d'une somme en conformité d'un accord contractuel signé avec une société jordanienne qui correspond à la rémunération d'une fonction exercée par monsieur Claude Guéant", explique son conseil, qui ne précise toutefois pas le nom de cette société.
De mystérieux rendez-vous. Au cours de leurs perquisitions, les policiers enquêtant sur un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007, par la Libye du colonel Kadhafi, ont également découvert deux notes manuscrites à en-tête du ministère de l'Intérieur. Ces documents démontrent l’existence de relations régulières entre Claude Guéant et plusieurs personnes connues du régime libyen : les hommes d'affaires Zyad Takieddine (photo) et Alexandre Djouhri, ainsi que l'avocat Robert Bourgi, l’homme symbole de la "Françafrique". L’examen du téléphone portable de Claude Guéant comprenait également le nom de Moussa Koussa, chef des services de renseignement du colonel Kadhafi.
Un troisième tableau fait débat. Si l’ancien secrétaire général de l’Elysée s’est désormais muré dans le silence, il a d’abord saturé l’espace médiatique pour justifier la présence de ces 500.000 euros sur son compte. Problème : les cameras invitées à la filmer dans son bureau ont également filmé une toile en arrière-plan. Un tableau offert fin 2011 des mains du président ivoirien, Alassane Ouattara, lors d'un déplacement en tant que ministre de l'Intérieur en Côte d'Ivoire. Une toile qui aurait dû être remise au Mobilier national, selon une circulaire de 2007 signée François Fillon.
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Claude Guéant s’est défendu sur le Lab, lundi : "la lecture faite sur Internet de cette circulaire n'est pas exacte. C'est oublier le critère de valeur. Or ce tableau n'a pas de valeur marchande mais il a une valeur affective bien réelle", explique-t-il, s’appuyant en cela sur une disposition interprétable de la circulaire : "tel est l'objet du dispositif suivant qui ne concerne que les cadeaux de valeur ou qui présentent un intérêt artistique, culturel, scientifique ou historique." Sur France Info, l'auteur du tableau, le peintre James Hura, a indiqué mardi que ses toiles valaient entre 2.500 et 25.000 euros. A la justice de trancher.