L'INFO. Après Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Christiane Taubira, c'est au tour de Martine Aubry de défier Manuel Valls. La maire de Lille demande samedi au Premier ministre de faire appliquer l'encadrement des loyers. Le chef du gouvernement a enterré cette mesure de la loi Alur (pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové) en la limitant à Paris, dans les villes de province "volontaires", dont celle de Martine Aubry.
Colère de la gauche de la gauche. Le Premier ministre a annoncé vendredi que ce dispositif s'appliquerait uniquement dans la capitale à titre expérimental, provoquant la colère de l'aile gauche du Parti socialiste et des écologistes. L'ancienne ministre Cécile Duflot, qui avait fait voter la loi, n'a pas décoléré, qualifiant cette décision "d'inouïe".
Malgré sa discrétion depuis la présidentielle, Martine Aubry est restée influente au PS, avec des relais notamment chez les "frondeurs". Dans son communiqué, elle dit regretter cette décision et rappelle qu'il s'agissait de "l'engagement 22 de François Hollande", lors de sa campagne en 2012.
3e ville la plus chère. "Paris n'est pas la seule ville de France à avoir besoin d'une régulation de ses loyers", écrit-elle au moment même où Manuel Valls faisait son arrivée à La Rochelle. "Nous souhaitons que Lille, malheureusement reconnue comme la troisième ville la plus chère de France, puisse également encadrer ses loyers", dit-elle en pleine université d'été du Parti socialiste.
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Si l'ancienne patronne du PS, plutôt classée à la gauche du parti, ne nie pas les difficultés techniques de ce volet de la loi Duflot, elle affirme que sa ville a pris les devants. "À Lille, depuis plus d'un an maintenant, nous travaillons en anticipation des obligations légales", dit Martine Aubry.
Lille et d'autres villes volontaires. "Plus que jamais, nous sommes déterminés à faire aboutir ce travail, car notre ville a cruellement besoin d'un dispositif national lui permettant de réguler localement ses loyers et de les rapprocher des capacités financières réelles de ses habitants, tout en préservant la rentabilité des investisseurs", plaide la ténor du PS. "Nous demandons que, comme Paris, Lille et d'autres villes volontaires bénéficient de l'encadrement des loyers prévus par la loi Alur dans le respect de l'engagement 22 de François Hollande."