Jean-Luc Mélenchon est clair. Il ne veut pas de la candidature de l'homme de Washington en 2012. "Je ne suis pas d'accord avec Dominique Strauss-Kahn et je dis clairement que (...) dans l'hypothèse où c'est lui qui est en tête de la gauche, nous aurons le plus grand mal à rassembler au second tour", a déclaré dimanche le leader du Parti de gauche dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France. L'aspirant à la candidature du Front de gauche a martelé à Manuels Valls, également candidat aux primaires socialistes, que le Parti socialiste devait changer son fusil d'épaule.
"J'ai bien l'intention de peser sur vos débats jusqu'à ce que vous finissiez par changer d'attitude. Pourquoi voulez-vous à tout prix nous faire avaler celui-là ?", a-t-il demandé. D'autres personnalités lui semblent en effet plus rassembleuses. Le leader du Front de gauche évoque notamment les noms de François Hollande, Martine Aubry ou de Ségolène Royal.
"La préférence que j'ai, c'est moi!"
Jean-Luc Mélenchon précise cependant qu'il ne "s'agit pas d'une affaire de personne" mais de "programme". "Dominique Strauss-Kahn incarne à cet instant l'homme qui a appliqué aujourd'hui dans cinq pays européens des politiques qui sont pires que celles mises en place par Nicolas Sarkozy", a accusé l'eurodéputé. "Si vous êtes en tête (...) vous ne vous en sortirez pas. Si vous ne nous cédez pas la retraite à 60 ans à taux plein, vous n'aurez pas nos voix", a-t-il menacé. "La préférence que j'ai, c'est moi !" a-t-il conclu.
La meilleure défense étant l'attaque, Manuels Valls a pris le parti de l'actuel patron du FMI en accusant Jean-Luc Mélenchon de se "servir de DSK pour attaquer le Parti socialiste". "Je souhaite qu'il prenne des responsabilités et ses responsabilités parce que je pense que nous avons besoin de sa vision et de son expérience, même si je crois qu'il n'y a pas d'homme providentiel". Pour le député de l'Essonne, "il est sans doute, demain, le mieux placé pour l'emporter face à Nicolas Sarkozy".