"Il y aura une solution, un ouvrage qui sera fait". Ségolène Royal l'a assuré mardi, à l'issue d'une réunion avec les acteurs du dossier Sivens : le projet de retenue d'eau ne sera finalement pas abandonné. "L'idée, c'est de ne pas traîner", a poursuivi la ministre de l'Ecologie. "Il faut qu'on puisse être au clair d'ici avant la fin de l'année sur les solutions alternatives, soit l'aménagement du barrage tel qu'il est, soit un ouvrage alternatif de retenue de substitution plus en aval de la rivière".
Un rapport accablant. Le discours est différent de celui, très ferme, que tenait Ségolène Royal en début de semaine. Celle qui, dimanche, avait pointé sur Europe 1 "une erreur d'appréciation", comptait bien mettre un terme au projet. Il est vrai qu'elle était confortée par un rapport d'expertise accablant. Projet médiocre, besoins mal évalués, financement fragile : les ingénieurs chargés d'évaluer le projet avaient pointé de nombreuses tares.
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Mais Ségolène Royal a sans doute enterré un peu vite le barrage de Sivens. Confrontée aux élus locaux, qui avaient adopté ce projet à la quasi-unanimité, la ministre a finalement admis qu'un ouvrage devrait voir le jour. Car sur place, tout le monde s'accorde sur un fait : il y a bien un problème d'alimentation en eau dans la vallée du Tescou.
Deux scénarios à l'étude. Un ouvrage, oui, mais lequel ? Deux options sont désormais possibles. La première consisterait à réajuster le volume du barrage, jugé trop élevé, de façon à mieux l'adapter aux besoins. C'est le scénario privilégié par les experts, compte tenu de l'avancement des travaux. Mais les militants écologistes qui occupent sur le site, dont Ségolène Royal a d'ailleurs réclamé l'évacuation, ne s'en contenteront pas.
La solution alternative serait alors d'abandonner le barrage et d'installer à la place plusieurs bassins de retenue en aval pour irriguer la vallée. Un scénario qui reviendrait à tout reprendre de zéro. Il faudrait arrêter les travaux actuels et indemniser le maître d'ouvrage. Très coûteuse, cette option a été jugée peu réaliste par les experts.
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Réponse avant la fin de l'année. "Nous sommes sur la bonne voie", a déclaré mardi Ségolène Royal à l'issue de la réunion, assurant que "les réflexions vont mûrir". La ministre s'est donné jusqu'à la fin de l'année pour trancher sur la meilleure solution.