L'INFO. "Ma responsabilité est de trouver des solutions. C'est l'objectif de la réunion de mardi". Neuf jours après la mort de Rémi Fraise lors de manifestations, Ségolène Royal a bel et bien repris la main dans le dossier Sivens. Mardi soir, la ministre de l'Ecologie a donc réuni tous les acteurs autour d'une table, aussi bien les élus locaux concernés que les associations agricoles et celles de protection de l'environnement. Au sortir de cette réunion, Ségolène Royal a annoncé sa volonté de trouver des solutions "avant la fin de l'année".
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Une solution "d'ici la fin de l'année". Alors que la pression est forte sur le gouvernement, la ministre de l'Ecologie est en effet convaincue qu'il y a urgence à trouver une sortie de crise. "L'idée, c'est de ne pas traîner, il faut qu'on puisse être au clair d'ici à la fin de l'année sur les solutions" alternatives, mais "il faut encore que les choses mûrissent pour une solution pérenne". "Il y aura une solution, un ouvrage qui sera fait", a-t-elle encore affirmé.
"C'était important de renouer le dialogue". Il reste donc deux mois au gouvernement pour trouver la solution. Trop court ? "Bien sûr que c'est possible, on ne part pas de rien", a affirmé sur LCI Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, plutôt satisfaite de cette entrevue. "C'était important de renouer le dialogue (…) les discussions autour de la table de Mme Royal (étaient) bénéfiques", a-t-elle ainsi ajouté, prévenant toutefois que si des avancées peuvent voir le jour, "tout ceci ne peut pas se faire sous la menace ou sous la violence".
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Deux pistes de réflexion. Des idées, Ségolène Royal en a déjà en tête. C'est ce qu'elle a expliqué à ses interlocuteurs du jour. "Les solutions alternatives, ce serait soit le recalibrage du barrage actuel soit, autre solution, des retenues de substitution plus en aval dans la vallée, cela serait moins dommageable pour l'environnement (...) mais ce serait aussi plus long car il faudrait refaire des études", a-t-elle précisé. Pour faire avancer sa réflexion, la ministre a décidé d'envoyer annonçant sur place, en fin de semaine prochaine, trois experts : un hydrologue, un agronome et un expert en biodiversité. Quant à elle, elle n'a pas prévu de se rendre sur le site afin, a-t-elle estimé, de "pas [se] substituer aux responsabilités locales, je suis là pour faciliter les choses".
"J'ai demandé l'évacuation du terrain." Avant même de trouver la solution qui convienne à (presque) tout le monde, Ségolène Royal a appelé les manifestants à évacuer le terrain. Elle a notamment évoqué l'exaspération d'habitants, relayée lors de la réunion par la maire de la commune, notamment le cas d'une septuagénaire dont elle a souhaité le retour dans sa maison. "J'ai demandé à la coordination des associations locales d'appeler à l'évacuation du terrain. La réponse n'a pas été négative, donc je crois qu'un effort doit être fait dans ce sens pour que le territoire, les habitants du territoire retrouvent la tranquillité". Et le gouvernement aussi.