Dans un Hémicycle où les socialistes détiennent la majorité absolue, c'est tout logiquement que le candidat du PS Claude Bartolone a été élu président de l'Assemblée nationale mardi. Le député de Seine-Saint-Denis a obtenu 298 voix contre 185 au président sortant UMP Bernard Accoyer, 55 bulletins blancs et 2 voix pour d'autres candidats, a annoncé à la tribune le doyen d'âge, François Scellier (UMP), qui présidait la séance. Un poste prestigieux qui fera de Claude Bartolone le quatrième personnage de l'Etat.
Les écolos ont voté blanc
Sur 577 députés, 540 ont pris part au vote. Claude Bartolone a bénéficié des voix du PS, des divers gauche, du Front de gauche. Mais les écologistes avaient annoncé qu'ils voteraient blanc pour protester contre le refus du PS de leur laisser la présidence de la commission du développement durable de l'Assemblée. "C'est dommage, ils avaient le choix entre un candidat de gauche et un candidat de droite : moi dans ces cas-là, je vote toujours pour un candidat de gauche", a commenté le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux, dans les couloirs de l'Assemblée, durant le dépouillement du vote.
De son côté, l'UMP soutenait naturellement Bernard Accoyer, mais le nouveau groupe centriste de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) avait indiqué qu'il voterait blanc, "car il est logique que le président soit socialiste".
"Vous représentez la plus grande fierté de ma vie"
A l'annonce des résultats, la majorité des députés se sont levés pour applaudir le nouveau président. Claude Bartolone, visiblement ému, a alors pris place au perchoir, et a commencé son allocution en rendant hommage à ses prédécesseurs, de gauche comme de droite, à cette fonction.
"Vous représentez la plus grande fierté de ma vie. C'est en même temps qu'un honneur le règlement d'une dette envers mon pays", a déclaré à la tribune le nouveau président de l'Assemblée. "Je ferai tout pour m'en rendre digne et pour qu'ensemble nous fassions grandir encore dans notre pays, le goût de la loi, l'amour de la démocratie et la foi républicaine", a-t-il ajouté.
Ecoutez l'allocution de Claude Bartolone :
Après son élection, son prédécesseur Bernard Accoyer (UMP), qui redevient simple député de Haute-Savoie, l'accueillera sur le perron de l'hôtel de Lassay -- sa résidence -- et s'entretiendra avec lui pour lui passer le relais. "C'est la démocratie", reconnaissait plus tôt dans la journée Bernard Accoyer dans les couloirs, se montrant plutôt amène envers son successeur : "d'autant plus que c'est quelqu'un sur le plan humain que j'apprécie, un homme de contact".
La séance ouverte par le doyen d'âge
La séance a été ouverte à 15 heures par le doyen d'âge, le député UMP François Scellier, 76 ans, qui a appelé comme secrétaires de séance les six plus jeunes députés, dont la benjamine Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, l'une des deux élus du Front national à faire son entrée au palais Bourbon. "Je rends hommage à ma maman, qui vient d'avoir 100 ans et qui me regarde à la télévision", a déclaré François Scellier lors d'une brève allocution.
François Scellier à la tribune :