Sera-t-il une nouvelle fois le "troisième homme" de la présidentielle ? Multiplication des soutiens à François Bayrou ces derniers jours, sondages en hausse, la candidature du centriste prend son envol.
L'ancienne famille UDF se ressoude
Dernier signal fort en date, l'ancien ministre UDF Philippe Douste-Blazy a annoncé lundi, dans une tribune au Monde, qu'il ralliait François Bayrou. Alors qu'il avait quitté il y a quelques années la famille UDF pour fonder l'UMP, l'ancien maire de Lourdes trouve désormais la politique de Nicolas Sarkozy "trop à droite". Selon le JDD, Philippe Douste-Blazy pourrait même prendre des responsabilités dans la campagne de François Bayrou.
L'ancienne famille UDF se ressoude d'ailleurs autour de son ancien président. Anne-Marie Idrac, ex-secrétaire d'Etat au Commerce de Nicolas Sarkozy, Jean Arthuis, Alain Lambert et Bernard Bosson, anciens ministres de Jacques Chirac, ou encore Dominique Versini, ex-Défenseure des enfants, ont également annoncé leur soutien au député des Pyrénées-Atlantiques.
D'autres qui avaient fait le choix de Morin se retournent désormais vers François Bayrou, peu convaincus par la candidature du président du Nouveau Centre. Le député Philippe Folliot et le sénateur Yves Pozzo di Borgo en font partie. Le numéro 2 du NC, Jean-Christophe Lagarde, déclare de son côté hésiter entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou.
Une large palette de soutiens
On compte également des défections dans le clan présidentiel : Arnaud Dassier, l'ancien responsable de la campagne de Nicolas Sarkozy sur Internet en 2007, a annoncé son ralliement. "Ni un événement ni un non-événement", pour Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP.
Elle-même candidate, mais en peine pour rassembler les 500 signatures nécessaires pour se présenter, Christine Boutin a laissé entendre qu'en cas d'échec, elle se pourrait se ranger derrière François Bayrou. La présidente du Parti chrétien-démocrate a tout de même posé quelques conditions, comme l'opposition à l'adoption par des couples homosexuels.
Côté écologiste, Jean-Luc Bennahmias et Yann Werhrling, ex-Verts passés au MoDem, maintiennent les contacts avec François Bayrou. Quant à Eva Joly, elle n'a jamais caché sa sympathie pour son concurrent. La candidate d'EELV a souhaité un accord de désistement réciproque avec le socialiste François Hollande, le centriste François Bayrou et le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour.
Retour en grâce dans les sondages
En quatrième position dans les sondages, derrière François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, François Bayrou rattrape petit à petit son retard. Il oscille désormais entre 11 et 14% des intentions de vote.
Mais le candidat centriste obtient également de très bons scores dans les enquêtes de popularité. Il est ainsi en tête du baromètre de confiance CSA-Les Echos, avec 51%, devant François Hollande. Selon un sondage TNS-Sofres, il est également considéré comme le candidat le plus honnête, le plus juste et le plus protecteur.
Bayrou y croit dur comme fer
Autre facteur, et non des moindres, François Bayrou croit en ses chances. Avant de convaincre les électeurs, le centriste est lui-même convaincu : "je peux gagner, j'y crois", a-t-il déclaré. Le candidat centriste se compare même à un ancien président : "Je prends exemple sur François Mitterrand, qui s'était présenté pour la première fois en 1965. On le raillait. Il y a cru et il a fini par s'imposer", rappelle-t-il. François Mitterrand avait d'ailleurs dit à son sujet : "Il faut prendre au sérieux un homme qui a réussi à vaincre son bégaiement pour parler avec l'Histoire".
Alors que François Hollande veut incarner "l’espérance", François Bayrou a choisi l’optimisme. "La première mission de celui qui sera élu le 6 mai prochain" sera ainsi de "redonner le moral au peuple français", a-t-il déclaré lors de ses voeux à la presse.
Reste à savoir si François Bayrou penchera plutôt à gauche ou à droite lorsque le temps des alliances arrivera. L'UMP, qui observe que les soutiens viennent plutôt de la droite, veut croire que c'est vers elle que le centriste se tournera.