Binet chahuté par des anti-mariage gay

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le député PS a été contraint de quitter un débat dans les Yvelines. Le signe d’une radicalisation ?

L’incident. Le débat n’aura finalement duré qu’une demi-heure. Mardi soir à l'université de Saint-Quentin-en-Yvelines, Erwann Binet participait à un débat sur le mariage pour tous, loi dont il est le rapporteur à l’assemblée. Mais rapidement, la réunion a tourné court, après l’intervention d’opposants au mariage gay, qui, à force de slogans et de banderoles, ont contraint le député PS de l’Isère à quitter les lieux sous protection policière.

Que s’est-il passé ? Il semble que l’incident ait en fait été préparé avec soin par les opposants au mariage gay. Selon l’un des organisateurs, une quinzaine de protestataires s'étaient installés parmi les étudiants dans l'amphithéâtre tandis qu'une quinzaine d'autres attendaient à l'extérieur. Quand le débat a commencé, ceux-ci ont forcé l'entrée en brandissant une grande banderole hostile au mariage homosexuel et parallèlement, la quinzaine de protestataires à l'intérieur se sont levés et ont bousculé plusieurs organisateurs du débat, a expliqué cet étudiant qui dit avoir appelé la police, intervenue très rapidement. Leur slogan : "nous sommes le peuple" et "oui à l'emploi pour tous, non au mariage pour tous".

Des étudiants ont filmé l’incident avec son téléphone :

Erwann Binet chahuté à SQYpar Le_Salon_Beige

"Une extrême violence verbale". De son  côté, Erwann Binet confirme cette version. Il n'y a pas eu de violence physique à mon encontre, mais il y a eu de la violence dans la mesure où des banderoles ont été arrachées, des étudiants ont été bousculés. Sans oublier une extrême violence verbale, des insultes…", raconte le député de l’Isère au nouvelobs.com. "J'ai surtout été choqué par ce slogan, "nous sommes le peuple". Les opposants seraient donc plus légitimes dans leur prise de parole que ceux qui défendent le droit au mariage pour les couples homosexuels ? C'est là une appréciation très limitée", a-t-il jugé.

Une radicalisation ? Cet incident fait bien sûr écho à ceux qui ont émaillé la manifestation de dimanche. Est-ce à dire que les opposants au mariage gay sont en train de durcir leurs actions ? "J'espère qu'il n'y a pas de radicalisation", répond Erwann Binet, qui constate "une sorte de mélange des genres. Ainsi dimanche, on a vu des extrémistes au milieu de la manif pour tous. Le mouvement des antis est mêlé, on y trouve une parole extrémiste qui se mélange à une parole plus modérée, plus constructive."

Autre signe d'une radicalisation : un rassemblement d'opposants aura lieu jeudi soir devant France Télévisions, où François Hollande dois se rendre pour une intervention télévisée."Si demain soir, nous n'avons pas de paroles fortes et d'annonce que le président va suspendre le texte...", a dit à la presse leur chef de file, Frigide Barjot, en laissant toutefois sa phrase en suspens.

 >>> A lire aussi : des débordements à la manif'

mariton-carre

Mariton appelle au calme. De son côté, l’UMP refuse de jeter de l’huile sur le feu. "Je regrette tout excès et toute violence dans ce débat", assure ainsi Hervé Mariton, orateur de l’UMP sur le sujet à l’Assemblée, et opposant infatigable à la loi. "J'espère que cela sera condamné par tous. Ceux qui sont défavorables au projet sont aussi parfois victimes de ces excès ou de pressions, c'est condamnable. Idem envers ceux qui y sont favorables", tranche le député de la Drôme.