Julien Dray, le député socialiste de l’Essonne, est favorable à une loi pour interdire le port du voile intégral en France. Mais pour que cette loi soit "consensuelle", il a proposé mardi sur Europe 1 qu’elle ne soit pas rédigée par le gouvernement, c'est-à-dire un projet de loi, mais par les parlementaires, soit une proposition de loi.
"Le danger, dans ce débat-là, c’est que ça apparaisse comme un coup politique", a argumenté Julien Dray. Pour contourner cette difficulté, "il faut que ce travail soit un travail collectif", a-t-il ajouté. Sa méthode ? La création d’une commission spéciale pour écrire le texte.
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"Ce n'est pas la priorité absolue"
"Il ne faut pas nier la réalité du problème [du voile intégral], il ne faut pas nier la réalité de ce que ça représente pour la société française comme défi. Mais ce n’est pas la priorité absolue", a par ailleurs précisé Julien Dray, interrogé sur le caractère d’urgence que pourrait prendre le futur texte. "Il y a d’autres questions qui sont posées, je pense notamment aux agriculteurs qui défilent" mardi, a-t-il précisé.
Attention aux "emballements médiatiques"
Débat politique sur la loi, polémique sur le cas du mari de l’automobiliste à Nantes et au-delà violences dans les banlieues ? Julien Dray a appelé à ne pas tout mélanger. "On sort des cas isolés dont personne ne peut vérifier la réalité, on nous dit ‘il y a des escroqueries de partout’, et ça jette le discrédit", a regretté le député PS. "Je me méfie de tous ces emballements médiatiques", a-t-il expliqué.
Julien Dray a conclu sur une maxime : "qui veut noyer son chien commence par l’accuser d’avoir la rage".