L'INFO. Pour tenter de répondre à "la tentation du FN" - de plus en plus grande à en croire les sondages -, le gouvernement veut parler à la "France des oubliés", une expression chère à… Marine Le Pen. Et pour cela, Manuel Valls, alors que les élections départementales approchent à grand pas, va tenter de repartir à la conquête des électeurs des territoires ruraux.
Non, il n'y a pas que les banlieues. En apparence, le gouvernement, met les grands moyens. Un comité interministériel sera ainsi organisé vendredi prochain et il ne se tiendra pas à Matignon mais en région. Un symbole. Une réunion qui ressemblera à ce qui se fait aujourd’hui pour les quartiers comme réponse aux attentats du 11 janvier. C’est aussi une façon, pour l'exécutif, de ne pas laisser s’installer l’idée que tous les efforts sont faits pour les banlieues, un des arguments repris en boucle par Marine Le Pen. Le contenu de la réunion est en cours de finalisation, mais les axes sont déjà connus, fruits d’une consultation qui a commencé à la rentrée dernière, les assises de la ruralité.
Des ministres pas très emballés. Les priorités sont elles aussi calées : réduire la fracture numérique, lutter contre les déserts médicaux et trouver des moyens de renforcer la présence et l’accès aux services publics. Mais en coulisse, les ministres ne se bousculent pas pour porter le dossier. Difficile, à les entendre, d'imaginer que la vie des territoires va être bouleversée.
Un manque de moyens. La première difficulté sera surtout de contourner un obstacle majeur : le manque de moyens. François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), a vu le Premier ministre jeudi matin à ce sujet, pour lui faire part de la difficulté des maires. Ces derniers dénoncent une baisse des dotations de 3,7 milliards d'euros pour cette année. Et ils ne doivent pas s'attendre à un gros budget pour la ruralité. Mais, pour le gouvernement, l'objectif est, peut-être, un peu ailleurs : montrer qu’il pose un regard sur cette France qui se sent abandonnée. Et que Marine Le Pen n'est donc pas la seule solution.
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