L’INFO. Il n'y a pas d’âge pour les jobs d’été. Jean-François Copé ne dira pas le contraire. Le Journal du Dimanche a révélé que le patron de l’UMP a participé, mercredi dernier, à une conférence à Brazzaville (République du Congo) devant un parterre de décideurs rassemblés par le magazine Forbes. Selon un spécialiste, le député de Seine-et-Marne pourrait avoir empoché 30.000 euros.
Le PS attaque… Quelques heures seulement après la sortie en kiosques du JDD, Harlem désir s’est fendu d’un communiqué pour fustiger la "politique business" de Jean-François Copé. "Un chef de parti de notre pays n'a pas à être payé pour des prestations au service d'intérêts privés à l'étranger. Cette politique business du président de l'UMP en Afrique est profondément choquante, elle est contraire à tous les principes d'éthique et de transparence", a dénoncé le patron du Parti socialiste.
Bruno Le Roux a pris sa suite, lundi matin sur RTL, estimant "choquant (...), quand on est député, quand on est président d'un parti politique, que l'on aille à l'étranger faire des conférences, faire l'aller-retour pour partir avec un chèque de je ne sais pas exactement combien, c'est un mélange des genres". Le patron des députés socialistes s’est ensuite lancé dans un petit cours d’histoire politique à destination du patron de l’UMP : "la conférence de Brazzaville, quand on l'apprenait dans les livres d'Histoire, c'était la conférence de 1944, c'était la fin du code de l'indigénat, c'était le général de Gaulle", a rappelé l'élu de Seine-Saint-Denis. Or, a-t-il raillé, "le général de Gaulle, quand il allait à Brazzaville, il avait des idées, Copé il a un tarif."
… et Copé "assume totalement". Même s'il conteste la rémunération de 30.000 euros, Jean-François Copé "assume totalement" cette conférence payée. Il en donne "souvent", a dit lundi son directeur de cabinet Jérôme Lavrilleux. "Seules celles qui sont organisées par des organismes privées donnent lieu à rémunération", a-t-il déclaré.
Loin d’être un cas isolé. Si Jean-François Copé subit les foudres des membres de la majorité, cela s’explique par son statut de président en exercice d’un grand parti politique. Car voir un homme politique "à la retraite" parcourir le monde pour délivrer sa bonne parole contre quelque dizaines de milliers d’euros est monnaie courante. Nicolas Sarkozy fait partie de ceux-là, lui dont le carnet de commandes est plein. Et quand l’ancien président prend la parole, au Qatar, aux Etats-Unis, au Canada ou ailleurs, cela dure 45 minutes pas plus, c’est en Français - il refuse de s’exprimer en anglais - et ça coute dans les 100.000 euros. Bill Clinton, Gerhard Schröder ou encore Tony Blair, des vieux habitués de la chose, gagnent encore plus que Nicolas sarkozy. Et personne n’y trouve rien à redire.
Des "ménages" plus encadrés. La pratique des "ménages" n'a rien d'illégal. Ce serait contraire au "principe d'égalité et à la liberté d'entreprendre" de l'interdire, estime Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des Lois de l'Assemblée nationale. La future loi sur la transparence, qui devrait être votée en septembre, permettra en revanche de rendre publiques toutes les conférences données par les parlementaires et le montant de leur rémunération.