L'INFO. Jean François Copé promet de quitter ses fonctions d'avocat. "La situation de la France est tellement grave qu'il faut (se) mobiliser", a-t-il avancé lundi sur RTL, en guise d'explications. Alors que le gouvernement a l'intention d'interdire aux parlementaires de cumuler leur profession lorsque celles-ci sont susceptibles d'entraîner des conflits d'intérêt (comme ça peut être le cas pour les avocats d'affaires), le patron de l'UMP prend donc "la décision de (se) consacrer exclusivement à (sa) famille politique et à (son) pays".
Le président du principal parti d'opposition ne continue pas moins de critiquer cette exigence gouvernementale. "Ce serait une grande erreur d'interdire la possibilité pour les parlementaires d'exercer, s'ils le souhaitent, une profession", a-t-il en effet jugé. "L'Assemblée nationale ne peut pas être hors sol", a-t-il renchéri.
Une vieille promesse ? Jean-François Copé prend le soin de formuler sa promesse au pluriel : il va "cesser maintenant (ses) fonctions d'avocat". Une précision loin d'être anodine, car le leader de l'opposition avait formulé une promesse très ressemblante il y a plus de trois ans. "Compte tenu de la charge de travail que constitue le secrétariat général et des nombreux déplacements à travers la France que j'effectuerai, j'ai décidé de quitter mes fonctions au sein du cabinet d'avocats (Gide-Loyrette-Nouel, ndlr) une fois passé le délai de prévenance", avait-il déclaré le 17 novembre 2010. En réalité, il avait gardé (sans s'en cacher) ses activités de "conseiller" pour Gide et il avait poursuivi ses activités à titre individuel, en tant qu'"avocat indépendant", précise son entourage contacté par Le Monde.
Un leader critiqué sur ce point. La gauche accuse le chef de file de l'UMP de conflits d'intérêt depuis des années. Et les critiques sont également récemment montées dans son propre camp. Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, a en effet indirectement accusé son rival potentiel en demandant publiquement dans Le Journal du dimanche que tout parlementaire exerçant la profession d'avocat communique le nom de ses clients et ses honoraires. "C'est un coup politique dont je regrette la teneur qu'il prend de la part de Laurent parce que les attaques personnelles de sa part dont je suis l'objet sont un peu surréalistes", aurait ensuite répliqué Jean-François Copé, selon l'AFP qui avait cité la semaine dernière des membres de son bureau.