Vendredi, les proches de Dominique Strauss-Kahn retrouvaient le sourire. Lundi, ils ont un nouveau goût amer après la décision de Tristane Banon de porter plainte contre l’ancien patron du FMI pour tentative de viol. "Mme Banon avait dit ‘je ne porterai pas plainte parce que je ne veux pas interférer avec l’affaire à New York’. Et puis aujourd’hui elle le fait. C’est donc qu’on l’a forcement incitée", en a conclu Jean-Christophe Cambadélis, invité lundi sur Europe 1.
"Tiens, aujourd'hui, il faut que je porte plainte"
Mais en façade, le député socialiste - qui s’est rallié à Martine Aubry - préfère en rire : "Après huit ans de réflexion, il était urgent de porter plainte aujourd’hui je suppose", a-t-il moqué. "Je suppose que ça n'est pas en se regardant dans la glace le matin qu'elle s'est dit : 'Tiens, aujourd'hui, il faut que je porte plainte'". Selon lui, "il y a eu une petite discussion, ne serait-ce qu’avec son avocat, et un certain nombre de gens qui sont dans son entourage. Je suppose que ça s’est passé comme ça".
Surtout, Jean-Christophe Cambadélis ne veut pas s’avancer sur l’affaire qui touche DSK à New York, toujours accusé d’agression sexuelle. Et réfute la thèse du complot : "on est dans une situation aveugle. Tout le monde se transforme en Sherlock Holmes et fait sa petite enquête. (...) Mais on n'en sait strictement rien", a argué le député de Paris.
"On n'en sait strictement rien" :
"Il y va de son honneur"
Quant à l’éventuel retour de DSK sur la scène politique française, Jean-Christophe Cambadélis se montre là aussi plus prudent que certains de ses collègues rue de Solférino. Selon lui, les intentions actuelles de DSK sont ailleurs : "Je l’ai eu (au téléphone, ndlr) le soir où il est sorti libre. Il était très heureux, très content. Il n’y a qu’une chose qui l’intéresse pour l’instant, c’est de faire tomber les sept chefs d’inculpation et sortir totalement blanchi de cette affaire", a-t-il raconté, avant de résumer l’enjeu de l’affaire : "Il y va de son honneur. Voilà quelqu’un à qui on a dérobé son destin (…) par un mensonge".
Et d’insister sur l’état d’esprit de l’ancien ministre socialiste : "Aujourd’hui, Dominique Strauss-Kahn n'est pas du tout dans le retour à la vie politique française et il ne demande pas à ses amis de modifier le calendrier dans ses coups de téléphone", a clarifié Jean-Christophe Cambadélis, alors que certains demandent un report de la date de dépôt des candidatures. "Ce n’est pas le problème du moment. Le problème du moment, c’est qu’il retrouve son honneur", a-t-il encore insisté. Une manière de balayer la possibilité d’une candidature de DSK. Au moins pour l’instant.