"Une profonde crise morale". Daniel Cohn-Bendit, l’ex-eurodéputé, désormais voix d’Europe 1, et surtout europhile de premier plan, n'a pas caché sa colère et son désappointement lundi matin, au lendemain des élections européennes qui ont vu une nette poussée des partis eurosceptiques partout dans l'Union européenne, notamment en France. Il a dénoncé un "effondrement moral" ou encore "une profonde crise morale". Et de confier : "c'est dur, d’ailleurs je n’en ai pas dormi de la nuit". Mais Daniel Cohn-Bendit refuse de céder au pessimisme : l'Europe dont il rêve, dont il est un farouche partisan est "en crise mais elle n’est pas morte". "L'Europe n'est pas morte. N'enterrons pas les vivants".
Le diagnostic de Daniel Cohn-Bendit. L’ex-eurodéputé a tenté de comprendre les raisons de ce vote de rejet. "D’accord, il y a la crise et beaucoup de Français ont peur de la crise. Mais l’Autriche ne connaît pas la crise" et pourtant l’extrême-droite y est aussi en position de force, analyse-t-il. "L’Europe a déçu. Et la France ne déçoit pas ?", ironise-t-il. Son principal regret : "On parle de l’Europe trois semaines avant l’élection européenne ! L’Europe, on n’en parle jamais, on n’explique jamais", déplore-t-il. Et de dénoncer "un phénomène de repli européen : l'Europe ne semble pas pouvoir protéger les gens. Ils rêvent d'une protection qui se réduit au niveau national : ça ne marchera pas."
Retrouvez la chronique de Daniel Cohn-Bendit en intégralité ici :
ANALYSE - Les cinq leçons du scrutin
PROJECTION - Voilà à quoi va rassembler le Parlement européen
TOUR D'HORIZON - Européennes 2014 : comment ont voté nos voisins ?
ESSENTIEL - Tendances et résultats du scrutin
PARTICIPATION - En hausse par rapport à 2009