Cinq candidats socialistes et un radical de gauche enfermés pendant deux heures sur un plateau télé… Mercredi soir, avait lieu, l'acte II du débat de la primaire PS. Au menu : banques, Europe, TVA sociale, justice. Voici, en trois minutes chrono', ce qu’il fallait retenir de cette seconde confrontation.
DES ECHANGES PLUS VIFS
Des candidats plus pugnaces - S’invectivant, tout en continuant à se tutoyer, les candidats socialistes se sont confrontés de manière plus directe, lors de ce second débat diffusé par Europe 1, en partenariat avec i-TELE, LCP, Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ségolène Royal a ainsi jugé "beaucoup trop bureaucratiques" les propositions de Martine Aubry, tandis que Manuel Valls s’est inquiété des "dérives dirigistes" de ses challengers et lançait "amicalement" à Arnaud Montebourg : "personne n’a le monopole de la gauche".
La TVA sociale invitée du débat - Banques, Europe, crise : les candidats socialistes ont une nouvelle fois abordé des questions très économiques. Manuel Valls a également invité la TVA sociale au menu. "La solution, c'est la TVA sociale", a fait valoir le député de l'Essonne, qui suggère une augmentation d'un point de la TVA à 19,6% et à 5,5%, dont seraient épargnés "les produits de première nécessité". "Ca permet d'injecter tout de suite 10 milliards d'euros dans le budget de l'Etat". Une proposition qui a agacé l'autre "jeune loup" de la primaire : Arnaud Montebourg qui a dénoncé une "solution de droite. "Pas d'accord", lui a également lancé Martine Aubry : "la TVA sociale que tu proposes (...) va toucher d'abord les classes populaires et les classes moyennes".
L'affaire Guérini et la "faillite de l'Etat" - La justice, les affaires politio-financières ont été l'autre point d'achoppement du débat, notamment lorsqu'Arnaud Montebourg a évoqué le dossier Guérini. "Il est nécessaire que les socialistes fassent eux-même le ménage. Voyez ce que je veux dire...dans les Bouches-du-Rhône", a-t-il lancé. Se sentant visée, l'ex-patronne du PS, Martine Aubry, lui a rétorqué qu'il fallait savoir "respecter l'indépendance de la justice et éviter de parler avant que la justice ne rende sa décision". La maire de Lille a par ailleurs estimé avoir "pris ses responsabilités.
LES JEUNES LOUPS A L'OFFENSIVE
Les outsiders à l'offensive - Alors que François Hollande, favori des sondages, est resté relativement discret ou plus "présidentiel", les jeunes loups du PS, eux, sont passés à l'offensive. Manuel Valls s'est ainsi montré particulièrement incisif, jugeant, à plusieurs reprises, irréalistes les propositions de ses concurrents. Arnaud Montebourg, lui, a joué le jeu inverse, insistant sur la sincérité de son ancrage à gauche. Ségolène Royal, plus en-dedans lors du premier débat, s'est également montrée plus incisive. Martine Aubry, elle, a tenu à se montrer "rassembleuse", lâchant même un : "est-ce qu'on peut dire que l'on est tous d'accord ?", entraînant des rires dans l'assemblée. Jean-Michel Baylet, radical de gauche, était alors clairement "à l'extérieur" de ce débat entre socialistes.
La droite, les yeux rivés sur le débat - Sur Twitter, les élus de droite ont largement commenté le débat. Ainsi le très officiel @ump, qui live-twittait une nouvelle fois la confrontation, a noté que Hollande, "ne répondait pas aux questions" et a résumé les propositions socialistes par un "Bienvenue en URSS". L’ex-ministre Dominique Bussereau a fustigé un "Hollande trop techno, défaut classique lorsque l on pense faire la course en tête". Enfin Yannick Favennec a tenté une analyse sur Ségolène Royal : "en portant une veste rouge, elle annonce la couleur. Elle fait du rentre dedans ce soir !!".