Le contexte. Les arrêtés d'interdiction se multiplient pour empêcher Dieudonné de jouer son spectacle "Le Mur". L'humoriste polémiste doit se produire dans une vingtaine de villes à compter de jeudi.
Les interdictions, les autorisations ou les indécisions, par ordre chronologique :
Maires ou préfets ? Les arrêtés d'interdiction peuvent être pris soit par les maires, soit par les préfets. En principe, il est de la responsabilité du maire d'émettre un arrêté d'interdiction en cas de "risques de troubles à l'ordre public impossibles à contenir par des moyens de police classique". Mais le préfet peut se substituer à l'édile "après une mise en demeure au maire restée sans résultat". C'est ce qui s'est passé dans la ville de Saint-Herblain pour interdire le spectacle de Dieudonné, prévu au Zénith de Nantes, jeudi soir.
Qu'est ce que ça change ? En cas d'annulation de l'arrêté d'interdiction, la justice peut condamner la commune ou le préfet (à savoir l'Etat, ) à rembourser les recettes du spectacle. Le scénario s'est déjà produit. En 2012, la ville de La Rochelle a été condamnée à verser plus de 40.000 euros à l'humoriste et à sa société de spectacles pour avoir interdit un de ses one-man-show. D'où la réticence des édiles à signer l'arrêté d'interdiction. A quelques semaines des élections municipales, mieux vaut engager la responsabilité du contribuable au niveau national que de demander aux maires d'engager celle de leurs administrés.
COMMENT CA MARCHE - Interdire les spectacles de Dieudonné : pas si simple
TOUR D'HORIZON - La valse hésitation des maires
L'ESSENTIEL - Le spectacle interdit dans plusieurs villes