"Est-ce un spectacle ? Ou n'est-on pas plutôt dans des moments de propagande habilement relayés et amplifiés ? C'est la vraie question". André Rossinot, maire (UDI) de Nancy, qui milite pour l’interdiction d'un spectacle de Dieudonné, prévu le 18 janvier dans sa ville, s'est expliqué vendredi sur Europe1.
"La plupart des maires des grandes villes sont sur cette ligne de conduite. Ce n'est pas simplement une appréciation personnelle mais le point de vue de femmes et d'hommes qui sont responsables dans leur cité", assure-t-il. Et d'argumenter : "je suis pour la liberté d'expression mais si cette expression est une propagande raciste, xénophobe et antisémite, on sort des règles républicaines. Il y a lieu de réagir".
Mais un maire peut-il réellement interdire un spectacle de Dieudonné ? "Il y des procédures prévues. Je ne peux pas garantir que le 18 janvier, Dieudonné ne jouera pas sur mon territoire. Nous sommes dans un pays de droit. S'il y a un arrêté, cela peut aller devant les tribunaux. Mais aujourd'hui, je fais connaitre mon opinion de garant de l'image de notre ville", martèle l'édile.
Quid des éventuels débordements ? "Le silence ou se coucher : c'est insupportable", répond le maire, face à des "dérapages beaucoup plus sérieux, profonds et durables que" les blagues sur le nazisme d'humoristes comme Pierre Desproges ou Gaspard Proust.