Accueil de star pour Eric Zemmour. Invité par l'UMP à débattre sur sa conception de la liberté d'expression, l'éditorialiste, récemment condamné pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale, a reçu mercredi un accueil chaleureux à l'Assemblée, devant un parterre d'élus UMP, dont Jean-François Copé et l'organisateur Hervé Novelli. Ces derniers ont été brièvement rejoints par le ministre de la Défense, Gérard Longuet.
Eric Zemmour a d'abord saisi l'occasion de cette tribune pour se poser en victime d'un système judiciaire, selon lui, inféodé aux associations antiracistes. "Je me suis retrouvé bien malgré moi dans une arène médiatique, judiciaire pour une corrida endiablée où je fus un taureau plus très jeune", a ainsi exposé le journaliste. "La liberté d'expression, c'est la liberté d'avoir tort", a-t-il clamé plus loin, revenant sur ses propos controversés sur "les noirs et les arabes."
Couper les vivres aux associations antiracistes
Eric Zemmour a tenu un discours de dix minutes durant lequel il a estimé que la justice n’était pas légitime pour décider de la culpabilité d’une parole publique. Le chroniqueur a été jusqu'à faire des propositions politiques cinglantes à l'UMP. "Il vous faut donc désormais débrancher tous les fils qui donnent vie au monstre. Supprimer l’action pénale pour les associations antiracistes. Pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, ça ferait bien au budget de l’Etat et à la liberté", a ainsi développé Eric Zemmour.
Plus loin, l'éditorialiste, condamné pour provocation à la haine raciale le 18 février, a proposé aux élus UMP de "supprimer l’incitation à la haine raciale et à la discrimination" ainsi que "les lois mémorielles", qui, selon lui, imposent un carcan à la liberté d'expression.
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Copé et Novelli peu loquaces
Interrogés par Europe 1 à la sortie de la "prestation" d'Eric Zemmour, Hervé Novelli et Jean-François Copé se sont montrés quasi mutiques. A la question de savoir si l'UMP examinera sérieusement les propositions du chroniqueur, Jean-François Copé a répondu un énigmatique "nous verrons". Un de ses collaborateurs a toutefois regretté que l’UMP ait accordé cette tribune à Eric Zemmour, dit-il, "juste pour attirer du monde."