On l'attendait très haut. Il a tout simplement coiffé au poteau toutes les autres formations. Le Front national, avec 26% des voix, remporte les élections européennes, distançant nettement l'UMP (20,66%), selon des résultats partiels. En troisième position, le PS n'obtiendrait que 13,88% des voix. Le vice-président du Front national Florian Philippot a aussitôt salué "un score historique" faisant, selon lui, du parti d'extrême droite le "premier parti de France". C’est en effet la première fois dans des élections générales en France que le Front National arrive en tête. Une déferlante frontiste accueillie comme un choc à gauche mais pas seulement.
"Un choc, un séisme". Manuel Valls a estimé dimanche que les premiers résultats des européennes représentaient "un choc, un séisme", la France et l'Europe traversant selon lui un "moment grave". Le Premier ministre a pointé un "score médiocre des partis de gouvernement, tout particulièrement de la majorité et de la gauche", après que le Front national fut arrivé en tête de l'élection européenne.
Son prédécesseur à Matignon s'est lui aussi exprimé sur...Twitter :
Après un tel choc, la priorité absolue: réorienter l'Europe. L'Europe doit changer #EP2014— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 25 Mai 2014
Un "choc à l'échelle du monde". Ségolène Royal, elle non plus n'a pas mâché ses mots. Pour la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, le résultat du Front national est tout simplement un "choc à l'échelle du monde". "Ce soir les citoyens du monde et les citoyens européens vont voir qu'en France, un électeur sur quatre a voté pour un parti violemment anti-européen", a-t-elle ajouté dimanche soir sur TF1. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll voit lui dans le résultat du Front National une "alerte" et un "signal pour les républicains". "Il y a une alerte qui est envoyée, qui pour la France dans l'Europe est un signal qui affaiblira sa position, qui pour les républicains nécessite que chacun en prenne bien la mesure", a-t-il déclaré sur le plateau de France 2.
"Un gagnant et beaucoup de perdants". Il y a "un gagnant et beaucoup de perdants", analyse de son côté, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius Selon lui, le gagnant est le FN, tandis que les perdants sont "le PS (...), l'UMP (...), les autres partis, la France, l'image de la France en Europe, l'Europe elle-même".
"Le rêve européen est menacé". Avec un Front national en tête aux européennes, c'est "le rêve européen" qui est "menacé", s'est pour sa part alarmée dimanche la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse. Quand le Front national arrive en tête de cette élection, oui c'est une alerte extrêmement forte, et oui le rêve européen est menacé", a-t-elle déclaré sur TF1.
Sa collègue écologiste Barbara Pompili n'est guère plus tendre :
Nous sommes dans une situation grave, jamais l'extrême droite n'a été aussi haut. J'ai honte pour la France. Nous DEVONS réagir. #EP2014— Barbara Pompili (@barbarapompili) 25 Mai 2014
"Je suis très triste pour ma patrie ce soir". Le fait que "le FN (est) en tête est une information suffocante", a réagi dimanche soir le co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon. "Mon propre résultat est celui de 2009, donc très décevant", a-t-il indiqué, interrogé par France 2. "Je suis très triste pour ma patrie ce soir", a-t-il souligné.
"Une "décomposition de la vie politique française". Au centre, c'est également la consternation. Pour François Bayrou, président du MoDem, les résultats des européennes sont la preuve d'une "décomposition de la vie politique française". "La gauche est dans le grave échec que tout le monde voit" et "il y des tensions, crispations, difficultés, problèmes énormes du côté de l'UMP", s'est-il ému sur TF1.
"L'expression d'une gigantesque colère". L'arrivée du FN en tête dimanche soir est "l'expression d'une gigantesque colère", a enfin jugé le président de l'UMP Jean-François Copé. C'est aussi, a-t-il déclaré à France 2, l'expression d'une "exaspération très forte", avant tout, selon lui, "contre la politique conduite dans notre pays par le président (François) Hollande".
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