Qui va à Strasbourg ? Lors des élections européennes dimanche, les électeurs français ont envoyé 74 représentants au Parlement européen. Parmi eux, des eurodéputés expérimentés, des petits nouveaux, et un certain nombre de têtes connues. Ce qui n'est pas sans rappeler que l'Europe sert souvent de machine à recycler aux partis politiques.
• Edouard Martin, le rescapé
Le Parti socialiste l'avait choisi comme tête de liste dans l'Est, espérant bénéficier de son aura médiatique. Mais Edouard Martin sera le seul candidat socialiste de cette circonscription à siéger au Parlement européen. La liste conduite par l'ex-icône de Florange n'a recueilli que 13,6% des suffrages, selon Ipsos, largement devancée par le FN (29%) et l'UMP (22,9%). Une "déculottée sans nom", a reconnu le syndicaliste dimanche soir. Et celle qui en fait les frais, c'est Catherine Trautmann : cette figure du Parlement européen, deuxième sur la liste du PS, a perdu son siège.
• Nadine Morano, la locale
Toujours dans l'Est, sur ses terres, Nadine Morano a enfin retrouvé un mandat grâce au scrutin européen. Battue aux législatives de 2012 en Meurthe-et-Moselle, absente des élections municipales en mars, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy bénéficie de sa position de tête de liste UMP. Le parti d'opposition a recueilli 22,9% des suffrages dans l'Est.
• Brice Hortefeux, le sarkozyste
Elu eurodéputé en 2009, Brice Hortefeux n'a occupé son mandat qu'à partir de 2011, lorsqu'il a été prié de quitter le gouvernement Fillon. En attendant le retour (éventuel) de son champion Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre de l'Intérieur souhaitait conserver son siège à Strasbourg. C'est chose faite, puisqu'il était tête de liste UMP dans la région Massif central-Centre. Une liste toutefois devancée par le FN, qui a recueilli 24,2% des suffrages, contre 20,8% pour la liste d'Hortefeux.
• Marine Le Pen, la triomphante
Députée européenne depuis 2004, Marine Le Pen a obtenu son troisième mandat dans le Nord-Ouest. Sa liste est arrivée très largement en tête dans cette circonscription, avec près de 33% des suffrages.
• Jean-Marie Le Pen, l'habitué
Entré en 1984 au Parlement européen - où il siège rarement - Jean-Marie Le Pen rempile pour une septième fois. Tête de liste du Front national dans le Sud-Est, il est arrivé en tête en recueillant 28,8% des suffrages, selon Ipsos.
• Florian Philippot, le récompensé
L'étoile montante du FN décroche enfin un mandat. Vice-président du parti frontiste depuis 2012, Florian Philippot, tête de liste dans l'Est, l'a emporté avec 29% des voix, ce qui l'envoie au Parlement européen. Une récompense pour cet énarque, proche de Marine Le Pen, pour lequel le FN est désormais "le premier parti de France", comme il l'a assuré aussitôt les premières estimations connues dimanche.
• Vincent Peillon, l'ex-ministre
Ecarté du gouvernement lors du remaniement d'avril, Vincent Peillon a rebondi en prenant la tête de la liste socialiste dans le Sud-Est. Un échec, puisque le PS n'a recueilli que 12% des suffrages dans cette circonscription, largement devancé par le FN et l'UMP. Un score qui permet tout de même à l'ancien ministre de l'Education d'obtenir son billet pour le Parlement européen.
• Michèle Alliot-Marie, la revenante
Elle avait disparu des écrans radar depuis qu'elle avait été débarquée du gouvernement Fillon en 2011. "MAM" est de retour : l'ancienne ministre de Chirac et Sarkozy, tête de liste UMP dans le Sud-Ouest, a retrouvé un mandat depuis dimanche. Pas de quoi pavoiser pour autant, puisque sa liste a été devancée par celle du Front national (24% contre 18%). Un coup dur, sur un territoire traditionnellement peu enclin à voter FN.
RÉSULTATS - La déferlante FN
TOUR D'HORIZON - Comment ont voté nos voisins ?
REVUE DE WEB - Le sourire de Marine Le Pen à la Une des médias européens
PARLEMENT - Un tiers des sièges pour le FN ?
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