Depuis 24 heures, on ne parle que de lui. Olivier Falorni, l'homme qui "veut la peau" de Ségolène Royal. Le dissident socialiste, arrivé deuxième dans la première circonscription de Charente-Maritime, refuse de se désister face à l'ex-candidate à la présidentielle (32% des voix). Malgré les pressions répétées des ténors du PS. Voici pourquoi.
Il déteste Ségolène Royal
Exclu du PS pour avoir maintenu sa candidature face à la "parachutée" Ségolène Royal, Olivier Falorni, 40 ans, ancien patron de la fédération socialiste de Charente-Maritime, n'a aujourd'hui plus rien à perdre. Il y a quelques mois, cet ancien adjoint au maire de la Rochelle, fidèle de François Hollande, voyait son avenir tout en rose. 40 ans, un bel âge pour entrer à l'Assemblée nationale, le 17 juin prochain.
Dans cette circonscription traditionnellement ancrée à gauche, Olivier Falorni ne se faisait pas trop de soucis quant à son élection après le retrait du député sortant et maire de La Rochelle, Maxime Bono. Mais voilà. Ségolène Royal est passée par là, venant gâcher son ascension tranquille.
Car le PS a choisi la première circonscription de Charente-Maritime pour parachuter l'ancienne candidate à la présidentielle. Olivier Falorni ne l'a pas supporté et voue aujourd'hui une rancune tenace à sa rivale. "Il y a chez Falorni de l'ambition, ce qui n'est pas scandaleux, et de la rancoeur, ce qui est regrettable. Un mélange de sentiments qui donne une grande confusion sur le plan politique et rend son attitude illisible", a confié au Point Maxime Bono, le maire de la Rochelle, qui le connaît bien.
L'élu de terrain contre la "parachutée"
Aujourd'hui, Olivier Falorni reste sourd aux appels du PS. Malgré les coups de fil des ténors du PS, de Martine Aubry à Harlem Désir, le dissident a décidé de maintenir sa candidature. Envers et contre tous. "Je continue mon chemin pour représenter les habitants de La Rochelle et de l'île de Ré", a-t-il déclaré, jouant la carte de l'élu de terrain contre la "parachutée" Royal. Olivier Falorni a d'ailleurs le sens de la petite phrase. Pendant la campagne, le dissident avait raillé les ambitions affichées de sa rivale pour la présidence de l'Assemblée nationale : "la première circonscription de La Rochelle n'a pas vocation à devenir un point de chute, un terrain d'atterrissage où on installe un trampoline pour rebondir aussitôt sur un perchoir", avait-il ironisé. Ségolène Royal "veut être candidate unique au deuxième tour : ça c'était du temps de l'URSS, pas dans la France du XXIe siècle", a-t-il déclaré, lundi matin, sur Europe 1.
Décidé à aller jusqu'au bout, Olivier Falorni est un dissident dangereux pour Ségolène Royal. Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest publié vendredi, le duel fratricide entre les deux socialistes serait serré. 49% pour Olivier Falorni, 51% pour Ségolène Royal. A deux points de sa rivale, Olivier Falorni est déterminé à ne rien lâcher.