L'actualité se charge de rappeler à François Hollande qu'il a promis une loi sur la fin de vie, et ce depuis la camapagne présidentielle. Une mission chargée de proposer des aménagements à la loi actuelle a donc été confiée par le chef de l'Etat au député UMP Jean Leonetti et à son homologue PS Alain Claeys. "L'objectif c'est d'aboutir à un texte consensuel", a fait savoir Jean Leonetti samedi, auteur de l'actuelle loi sur la fin de vie.
Interrogé sur LCI mardi, ce dernier estime que "l'équilibre de la loi n'est pas remise en cause" aujourd'hui. Selon lui, la mission que lui a confiée le président doit donc se placer "dans la continuité" de sa loi. En clair, selon Jean Leonetti, la mission n'a pas pour but de légaliser le suicide assisté. "Si l'on regarde les prises de position de François Hollande, on ne va pas vers une dépénalisation de l'euthanasie", a-t-il d'ailleurs avancé.
>> Pourtant, son homologue socialiste tient à n'exlure aucun sujet. À quoi va servir cette énième mission sur le sujet ? Comment les deux élus vont-ils réussir à s'entendre ? On a demandé à Alain Claeys.
Il y a déjà eu beaucoup de missions sur la question, à quoi va servir la votre ? "Nous ne sommes pas là pour écrire un rapport supplémentaire. Nous devons pouvoir faire des propositions concrètes. Il y en aura avant décembre 2014. Nous allons discuter, probablement faire des auditions. Notre but est double: évaluer la loi Leonetti et voir comment la renforcer. Pour ça, nous n'allons exclure aucun sujet.
Compléter les directives anticipées, améliorer le dispositif contre l'acharnement thérapeutique, réduire les inégalités concernant les soins paliatifs, traiter du sujet de la sédation terminale (le fait de plonger un malade en fin de vie dans le sommeil) et du suicide assisté sont autant d'objectifs fixés par cette mission."
Jean Leonetti est contre le suicide assisté, quel est votre point de vue ? "Je ne peux pas conclure avant d'avoir commencé les travaux, ce ne serait pas correct vis-à-vis de mon collègue parlementaire. Mais c'est un sujet que je n'exclus pas. Il faut voir concrètement comment ça se passe dans les pays où cela existe. C'est ça qu'il faut regarder d'extrêmement près."
Il risque d'y avoir des désaccords entre-vous, avec le risque de déboucher sur une loi vide… "Nous le verrons. Je connais bien Jean Leonetti pour avoir travaillé avec lui sur des sujets de bioéthique. Il y a des sujets qui pourront faire débat, notamment sur la question du suicide assistée. Mais notre rôle, c'est de n'ésquiver aucun débat. Nous ne seront pas d'accord sur tout mais nous avons une volonté commune : pouvoir avancer dans l'intérêt de nos concitoyens. Jean Leonetti n'aurait pas accepté cette mission s'il ne voulait pas faire évoluer la loi. Il y a un climat de confiance entre nous. Il connaît parfaitement ces sujets là. Il s'est investi. C'est pour cela que j'ai accepté de travailler avec Jean Leonetti."
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