La phrase. Jean-Marc Ayrault a salué samedi l'action d'Arnaud Montebourg, "qui n'a pas ménagé sa peine" pour tenter de trouver une solution pour le site sidérurgique de Florange. Le Premier ministre souligne que les efforts du ministre du Redressement productif ont contribué "à créer un rapport de forces favorable à la conclusion de l'accord" entre le gouvernement et ArcelorMittal. Pour lire le communiqué en PDF, cliquez ici.
Le contexte. Ce communiqué de Matignon intervient quelques heures après des propos de Jean-Marc Ayrault désavouant le ministre du Redressement productif. Sur le fond, d'abord. Arnaud Montebourg, qui plaidait pour une nationalisation temporaire du site, a été lâché par Matignon. Jean-Marc Ayrault n'a pas retenu cette option, vendredi soir. Le Premier ministre a estimé que le repreneur annoncé par Arnaud Montebourg n'était pas "crédible", faute d'avoir reçu "un plan de financement bouclé" et "solide". Quelques heures seulement avant cet épilogue, le tonitruant ministre déclarait pourtant que la nationalisation n'était "pas un faux espoir" mais une "solution sérieuse, crédible, durable".
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Sur la forme, ensuite. Le Premier ministre a tout simplement "zappé" Arnaud Montebourg, lors de son discours, vendredi soir alors que le ministre n'a pas ménagé ses efforts dans le dossier Florange. "Le seul ministre cité fut Pierre Moscovici : quand on connaît la tension qui règne entre les deux locataires de Bercy, cela sonne comme un camouflet", souligne samedi le journaliste Thomas Wieder dans Le Monde.
La réaction de Montebourg. Reste à savoir quand Arnaud Montebourg a été informé de cette position gouvernementale, lui qui avait vu une "unité nationale" se construire autour de son projet de nationalisation. En privé, selon Rue89, Arnaud Montebourg ne décolère pas. Samedi soir, sur TF1, le ministre est resté droit dans ses bottes. Le ministre a d'abord écarté toute idée de démission. "J'ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat".
Sans jamais évoquer Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg s'en est remis au président. "Si j'avais dû me sentir désavoué je n'aurais pas été seul car plus de 63% des Français soutenaient cette proposition qui est une forme d'arme pour la puissance publique pour se faire respecter", a-t-il déclaré, affirmant avoir été reçu samedi par François Hollande qui l'a assuré que l'option de la nationalisation n'était pas enterrée.
Lors de cette rencontre, le ministre aurait menacé le président de démissionner, assure Libération, lundi matin : "Je lui ai dit que si rien n'était fait avant ce soir (samedi, ndlr) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m'a demandé de n'en rien faire", a-t-il assuré au quotidien de gauche.