François Hollande en tête lors des deux tours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen qui se rapproche de Nicolas Sarkozy et François Bayrou qui retrouve ses intentions de vote de 2007 : ce sont les principaux enseignements du baromètre Ifop pour Europe 1 - Paris Match - Public Sénat, rendu public mardi. 1.550 personnes ont été interrogées du 11 au 13 janvier 2012, à cent jours de l’élection présidentielle. Europe1.fr détaille les principaux résultats de ce sondage.
Un jeu à trois. Ce phénomène reste inédit sous la 5e république s’agissant du premier tour d’une élection présidentielle : le président sortant est nettement devancé par son challenger socialiste. Avec 28% d'intentions de vote, François Hollande bat Nicolas Sarkozy de 4 points (24 points). Marine Le Pen obtient 20% des intentions de vote et reste solidement installée comme outsider possible pour la qualification au second tour. Le sondage observe un resserrement de l’écart entre les trois premiers candidats : seulement huit points séparent François Hollande de la candidate du Front national. Des chiffres à nuancer puisque 44% des électeurs interrogés déclarent pouvoir changer d’avis d’ici le 22 avril prochain, date du premier tour de l’élection présidentielle.
François Hollande apparaît toujours en situation de force. Ce sondage confirme que le socialiste a enrayé le recul de ses intentions de vote occasionné par l’éloignement temporel de l’effet primaire socialiste. Enfin, le sondage révèle l’homogénéité de son score qui demeure élevé même dans les catégories de population qui ne votent pas traditionnellement à gauche : le candidat socialiste est crédité de 29% chez les personnes âgées de plus de 65 ans et de 30 % parmi les cadres supérieurs et les professions libérales.
"On peut se demander si la bipolarisation qu'on avait remarquée à l’issue de la primaire ne fait pas place à un jeu à trois, voire à quatre avec François Bayrou, donc il y a toujours à cent jours de l’élection présidentielle, une incertitude sur l’ordre d’arrivée des candidats", explique Frédéric Dabi, de l’Institut Ifop.
Nicolas Sarkozy sous la menace Le Pen. La situation électorale de Nicolas Sarkozy est toujours aussi compliquée. Avec 24% des intentions de vote, celui-ci est encore loin de son score du premier tour de la présidentielle de 2007 (31,1%) et reste sous la menace de Marine Le Pen. Néanmoins, le président parvient à conserver l’électorat traditionnel de droite : il recueille 34% chez les personnes âgées de plus de 65 ans, 28% chez les artisans commerçants.
En revanche, il est distancié par François Hollande et Marine Le Pen dans les catégories de la "France au travail", inquiète quant aux conséquences économiques et sociales de la crise : les personnes âgées de 35 à 49 ans, ouvriers, salariés du privé et du public. Des catégories au sein desquelles Marine Le Pen réalise une percée (24% chez les salariés du secteur public).
François Bayrou en embuscade. Derrière le trio de tête, seul François Bayrou parvient à obtenir des intentions de vote à deux chiffres. Avec 12,5%, le président du MoDem confirme son entrée réussie en campagne au mois de décembre. Le Béarnais retrouve ses scores d’intentions de vote de 2007 (12% le 20 janvier selon l’Ifop). François Bayrou parvient à remobiliser 51% de son électorat de 2007 (contre 41% à la mi-décembre) mais reste à un niveau insuffisant pour être au second tour.
A gauche, le rapport de force penche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, crédité de 7,5% des intentions de vote contre seulement 3% pour Eva Joly, la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts.
Et au second tour ? Les intentions de vote du second tour accentuent le rapport de force issu du premier tour : François Hollande obtiendrait 57% contre 43% en faveur de Nicolas Sarkozy. Le candidat socialiste l’emporte dans toutes les catégories générationnelles – y compris chez les personnes âgées de plus de 65 ans (51%-49%) et socioprofessionnelles à l’exception des artisans commerçants. Nicolas Sarkozy pâtit à la fois de faibles réserves de voix et de reports insuffisants des électorats de François Bayrou (28% expriment une intention de vote en sa faveur contre 48% pour François Hollande) et de Marine Le Pen (41%).