Hollande rappelle qu'il est le patron

Education : Hollande rappelle à l'ordre les troupes PS
Education : Hollande rappelle à l'ordre les troupes PS © MAXPPP
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Après 24 heures de cafouillage sur l’éducation, le candidat remet de l'ordre dans ses rangs.

A J - 4 avant la présentation de son programme, François Hollande rappelle à l'ordre ses troupes. Mercredi, le candidat socialiste a adressé une "sévère mise au point" à son équipe de campagne lors d'une réunion de son conseil politique.

Si le candidat s’agace, c’est que, depuis deux jours, les dissensions au PS se règlent en public. Hollande n'a que très peu apprécié le communiqué de presse signé, mardi, par Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, Henri Emmanuelli et Marie-Noëlle Lienemann, faisant part de leurs "suggestions" sur la création de 60.000 postes dans l'éducation nationale.

DU PAIN BÉNI POUR L'UMP

Pour eux, cette réforme - qui pourrait figurer au programme du candidat - est impérative et ne peut se mener "par redéploiements", comme le laisse entendre le député Jérôme Cahuzac, chargé des finances au sein de l'équipe de campagne.

Deuxième cafouillage sur ce dossier : mercredi sur RTL, Ségolène Royal est amenée à commenter la polémique naissante. L’ex-candidate à la présidentielle fustige alors "la méthode" de Benoît Hamon et soutient que "le recrutement des enseignants qui est nécessaire ne peut se faire qu'au fur et à mesure où la France récupèrera ses marges de manœuvre budgétaires".

Après deux jours de démentis et de contre-communiqués, la position du candidat socialiste est devenue des plus floues. Du pain béni pour l’UMP qui raille, par la voix de Franck Riester : "comme d’habitude avec François Hollande, même la plus simpliste des propositions est ambiguë. Même au sein de sa propre équipe de campagne, Hollande ne fait pas l’unanimité et ses propositions sont contredites. Qui peut croire que François Hollande a le leadership nécessaire pour assumer les hautes fonctions auxquelles il aspire ?". Le parti s'est même fendu d'une vidéo manquant les imprécisions du candidat : 

EN ATTENDANT DIMANCHE

"On a tout pour gagner. Si on ne gagne pas, on ne le devra qu'à nous-mêmes, vous n'êtes pas obligés de vous commenter les uns et les autres et de m'obliger à corriger les uns et les autres", a donc admonesté François Hollande mercredi.

Un des participants au conseil politique (soit Pierre Moscovici, Manuel Valls, Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault, François Rebsamen, Jérôme Cahuzac, Harlem Désir et Jean-Michel Baylet. Benoît Hamon n'était pas présent) a rapporté, à l’issue de la réunion que "le sentiment général, c'est que c'était très déplacé de la part de Benoît Hamon de faire ce communiqué. Tout le monde était mal à l'aise".

Ces passes d’armes interviennent alors que François Hollande a promis de présenter sa "plateforme présidentielle", son programme, dimanche prochain lors de son premier grand meeting au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

"Nous sommes dans ces ultimes calages qui permettront à notre candidat - dans les jours qui viennent - de réaffirmer la clarté des objectifs et de préciser concrètement quelles sont les modalités", a promis le porte-parole Bernard Cazeneuve. Jusqu’à dimanche donc, les socialistes devraient restés muets.