Reprendre la main sur le dossier après la cascade de révélations. C’est la consigne donnée par l’Elysée dans l’affaire Woerth-Bettencourt. L’idée d’une démission étant écartée, il faut arriver à rebondir. Et vite. A l'Elysée comme à l'UMP, tout le monde fait le même constat, amer : Eric Woerth n'est plus audible sur les retraites. L'affaire désormais appelée Woerth-Bettencourt torpille la communication autour de la réforme.
Faire la transparence
A tel point que l'idée d'une commission d'enquête parlementaire est désormais défendue, y compris dans les rangs de la majorité. Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a jugé mercredi l'idée recevable. Alors, même pour la droite, c'est devenu inéluctable : "On ne peut pas faire l'économie d'une commission d'enquête" lâche un cadre de la majorité. Eric Woerth lui-même s'est fait à cette idée: "Tout ce qui permettra de faire la transparence sera le bienvenu !" assurait son entourage jeudi soir.
Vérifier les faits
Paradoxalement, pour l'UMP, l'idée de voir des députés se pencher durant des semaines sur les liens entre le ministre du Travail, ancien ministre du Budget, et Liliane Bettencourt ne présente pas que des inconvénients."On passe notre temps à dire qu'il n'a rien à se reprocher, explique un dirigeant de l'UMP. On va pouvoir le vérifier."
Canaliser la polémique
A court terme, l'objectif est de desserrer l'étau, face au pilonnage méthodique de la gauche. Une commission d'enquête parlementaire aurait l'avantage de canaliser la polémique. Un conseiller du président affiche son optimisme : "Dans quelques jours, on ne parlera plus de tout cela". Mais dans la majorité, tout le monde n’affiche pas ce bel optimisme. "L'important, c'est de sauver le soldat Woerth, le temps de faire la réforme, résume un dirigeant de l'UMP. On ne change pas de monture au milieu du gué. Avant d’ajouter : "Après, on verra bien."