Jugé depuis mercredi pour incitation à la haine raciale, Eric Zemmour a reçu le soutien de plusieurs députés UMP, mais aussi de Jean-Pierre Chevènement. L’ancien ministre de l’Intérieur l’a fait savoir par voix de communiqué mercredi. Jeudi, il a précisé sa pensée en exclusivité pour Europe 1.
Ecoutez Jean-Pierre Chevènement :
"Eric Zemmour a failli être licencié pour une faute qui n’en était pas une, à vrai dire", a estimé l’ancien maire de Belfort. "Car même si son propos était excessivement brutal, il n’a pas dit quelque chose qui était matériellement inexact. Il a dit quelque chose dont tous les maires peuvent se rendre compte en consultant le fichier des infractions constatées." Eric Zemmour est attaqué pour des propos tenus sur Canal+ et France Ô le 6 mars 2010 quand il a affirmé que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait".
"Comme disait Voltaire"
A travers cette affaire, c’est aussi la liberté d’expression que Jean-Pierre Chevènement entend défendre. "Pour moi, la République c’est ça. Quand on n’est pas d’accord, on s’oppose avec des arguments. Et la liberté d’expression ne doit pas être corsetée par des interdits judiciaires."
Et la personnalité sulfureuse de l’accusé ne le retient en rien. "J’ai de la sympathie pour lui. Je considère que sur des sujets comme la mondialisation et l’Europe, il ne dit pas que des bêtises", a-t-il affirmé. "Il y a des sujets sur lesquels je suis en désaccord avec lui, sur l’immigration par exemple. Mais comme disait Voltaire : ‘je me battrai jusqu’au bout pour que ce que vous voulez dire, avec quoi je ne suis pas d’accord, vous pouviez quand même le dire’."