Le 13 juillet 2008, Nicolas Sarkozy lançait en grandes pompes l’Union pour la Méditerranée, l’UPM. Objectif affiché : réunir autour d'une même table certains rivaux de longue date afin que, "dans la Méditerranée, on apprenne à s'aimer". Depuis l’offensive israélienne sur Gaza, les révolutions arabes, et la crise en Syrie sont passées par là et ont plongé dans un sommeil profond cette structure de coopération internationale, bien que certains chantiers aient été lancés : dépollution de la Méditerranée d'ici à 2020, développement des "autoroutes de la mer" et de l'énergie solaire et création d’une université euro-méditerranéenne
François Hollande va-t-il la réveiller ? C’est en tout cas son souhait, comme il l’a affirmé après sa rencontre avec son homologue tunisien Moncef Marzouki, le 17 juillet dernier. Le président français déclarait alors vouloir "rouvrir d’une autre manière que par le passé le dialogue entre Europe et Méditerranée", relevant que d’autres "formules" n’avaient "pas produit le résultat escompté". Un tacle implicite à destination de Nicolas Sarkozy.
Des projets, mais pour quand ?
La méthode Hollande : "faire simple, pratique (…), accélérer la marche. Et avoir des projets concrets". Pour mettre en application ce volontarisme, le chef de l’Etat, après une rencontre à Paris avec le secrétaire général de l'UPM Fathallah Sijilmassi, fin août, assurait avoir "demandé au gouvernement de nommer un délégué interministériel à la Méditerranée".
Interrogé jeudi par Europe1.fr, le ministère des Affaires étrangères, gêné, reconnaît ne pas en savoir plus sur ce point précis. Quant aux "projets concrets" appelés de ses vœux par le président, le flou perdure : "des idées sont à l’étude, mais nous n’avons aucune date précise pour leur mise en application", explique-t-on au Quai d’Orsay, qui justifie cette lenteur par "la complexité du processus de décision, puisque tout se fait de manière collégiale."
Vendredi, François Hollande se rendra donc à Malte pour le second sommet du Dialogue 5+5 entre pays des deux rives de la Méditerranée pour discuter de coopération économique, mais aussi d'immigration illégale. Il se sait attendu. La France est en effet le premier partenaire économique du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.