La déclaration. "Ça n'existe pas en France l'union nationale, il n'y a pas de majorité pour cela. Aujourd'hui il y une majorité à gauche. Pour agir, utilisons là, elle a été élue pour agir. Un gouvernement d'union nationale, ce n'est pas efficace", a martelé Michel Sapin, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien/i>Télé. Il réagissait au sondage publié par le JDD le matin même, selon lequel 78% des Français sont favorables à une ouverture du gouvernement vers la droite, le centre et la société civile. "La France n'est pas l'Italie, où le scrutin à la proportionnelle permet un gouvernement d'union nationale", a insisté le ministre du Travail.
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Les chiffres du sondage à retenir. Près de quatre Français sur cinq (78%) seraient favorables à un gouvernement d'union nationale gauche-droite intégrant aussi des personnalités de la société civile, jugé plus efficace notamment pour lutter contre le chômage, selon un sondage Ifop publié dimanche dans le JDD. Les plus largement acquis à cette idée se trouvent parmi les sympathisants UMP (89%), ceux du FN (79%), et moins parmi les sympathisants de gauche (66%). Dans cette même étude, François Bayrou, qui a émis cette proposition d'un gouvernement d'union, arrive en tête d'une liste de six personnalités dont l'entrée au gouvernement serait souhaitable en cas de remaniement. "C'est Pâque, c'est le temps de la résurrection" pour François Bayrou a ironisé Michel Sapin, qui ne croit pas à une entrée du leader du Modem au gouvernement.
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Qui derrière Bayrou ? Parmi ces six noms proposés, le président du Mouvement démocrate recueille un taux de 47% de "oui", devant Martine Aubry (37%), Louis Gallois (34%), Bertrand Delanoë (33%), Claude Bartolone (29%) et Ségolène Royal (27%). Parmi les sympathisants de gauche, c'est la maire de Lille et ex-patronne du PS, Mme Aubry, qui est la plus largement souhaitée (70%), devant le maire de Paris, M. Delanoë (59%), tandis que M. Bayrou (52%) distance Mme Royal (45%), M. Bartolone (44%) et enfin M. Gallois (35%), le commissaire général à l'investissement.
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Pour Bayrou, l'expression d'un sentiment d'exclusion. François Bayrou, justement, qu'en pense-t-il ? Invité dimanche de France 5, le président du Modem a expliqué voir dans le soutien populaire à cette proposition un sentiment d'exclusion, "une forme de spoliation du droit du citoyen à être représenté". Entre gauche et droite, "ça fait 20 ans qu'on passe de l'un à l'autre et puis de l'autre à l'un, et le résultat que nous avons sous les yeux est inacceptable, intolérable", selon lui. "La patrie est en danger", a-t-il martelé.
Quant à une participation à un éventuel gouvernement d'union nationale que formerait François Hollande - un scénario qu'il soutient -, François Bayrou l'a conditionnée à "une clarification rapide du cap" du président de la République. "L'essentiel est qu'on sache autour de quoi on bâtit ça, quelle est la politique qu'on va suivre, c'est la définition de la politique qui fait la majorité", a-t-il souligné.
Marine Le Pen aussi veut une union nationale. Parmi les personnalités favorables à un telle solution, on trouve... Marine Le Pen. La présidente du Front National a ainsi expliqué sur Canal + que "si (elle) était amenée à être portée au pouvoir par les Français, (elle) ferait probablement un gouvernement d'union nationale". "Son" union ne passerait toutefois pas par l'UMP et le PS, "puisqu'en réalité il n'y a aucune différence entre leurs politiques, ça fait des années que cette politique est mise en œuvre", a-t-elle expliqué, reprenant un de ses thèmes phares. Une union nationale sans union des partis, en somme...